Votre question ne permet pas un
réponse simple. En effet, latteinte rhumatoïde de la main peut présenter des
modalités et des degrés de gravité très variables dun cas à lautre. Les
solutions chirurgicales seront donc très diverses.
En simplifiant, on peut
distinguer les modalités suivantes :
- Lhypertrophie de la membrane synoviale,
lhyperlaxité des ligaments et les érosions osseuses des petits os du
carpe aboutissent à un raccourcissement du carpe et à une déformation du poignet
dans trois plans : inclinaison en direction du radius, flexion et
subluxation en direction palmaire.
- Les articulations métacarpo-phalangiennes
(articulations de la base des doigts), sous leffet de lhyperplasie
synoviale et de la dilatation de la capsule, vont se déformer avec une
subluxation palmaire et une déviation cubitale des doigts (coup de vent
cubital, dans la direction du cubitus). La déformation du poignet concourt
à laggravation de cette déviation cubitale.
- Les articulations interphalangiennes des doigts peuvent
elles-mêmes présenter des déformations (en boutonnière ou en col de cygne)
- Linflammation rhumatoïde de la gaine des tendons
extenseurs et fléchisseurs des doigts peut avoir comme conséquence une
rupture tendineuse qui compromet la fonction.
La prise en
charge chirurgicale peut être indiquée lorsquune synovite rhumatoïde agressive
ne peut être contrôlée par un traitement médical bien conduit. Elle doit être
intégrée dans un plan général, avec les traitements médicamenteux et les
méthodes ergothérapiques.
Au stade
précoce, il faut retenir que des ténosynovectomies (résection du
tissus hypertrophié entourant le tendon) peuvent être très efficaces pour
prévenir une rupture tendineuse. Il sagit donc dune méthode chirurgicale
prophylactique.
Lorsque la déviation
cubitale commence à se manifester, et que les surfaces articulaires sont
encore préservées, on peut envisager, de cas en cas, des interventions sur les
tissus mous : synovectomies articulaires combinées et centralisation des
tendons extenseurs.
A un stade plus avancé
et surtout lorsque les surfaces articulaires des métacarpo-phalangiennes
sont fortement érodées, on fera appel à des méthodes reconstructives :
arthroplasties, arthrodèses (pour le pouce), transferts tendineux,
reconstitutions tissulaires de différents types pour les déformations des
articulations interphalangiennes.
La planification
soigneuse de ce programme chirurgical et son intégration dans le programme
médical sont des éléments essentiels pour le succès de lentreprise.
Faut-il intervenir et
quand ? La réponse doit résulter dune évaluation précise des lésions
anatomiques, des atteintes fonctionnelles et du degré dagressivité de la
maladie.
Une chose est certaine.
Lorsque la déviation cubitale se manifeste, elle ne pourra que saggraver
en raison du déséquilibre tendineux : les forces qui tirent en direction
cubitale seront toujours supérieures à celles qui tirent en direction radiale.
Les interventions reconstructives risquent dêtre plus difficiles à réaliser si
les déformations et destructions sont plus importantes. Certes, les prothèses
métacarpo-phalangiennes avec réalignement restent réalisables, mais leur
résultat à long terme nest pas toujours très satisfaisant.
Comme vous le
comprendrez, il nest pas possible de vous donner le taux de réussite : il
dépendra de la situation anatomique actuelle et de lintervention quelle
justifie.
Vous trouverez également dautres renseignements
dans la réponse à la question 69 sur le même site. |