A première vue, il paraît difficile de
confondre une algodystrophie
(appelée aussi algodystrophie sympathique, ostéoporose algique post-traumatique,
maladie de Südeck-Leriche) avec une polyarthrite.
Tout dabord, lalgodystrophie est en principe
limitée à un membre (par exemple syndrome épaule-main) bien que les mêmes
phénomènes puissent sinstaller ultérieurement à un autre membre, on admet en
général à lorigine un trouble neurovégétatif dans le territoire intéressé. Une
intervention sur le système sympathique (sympathectomie thoracique) pourrait
avoir un caractère déclanchant. Il faudrait étudier les corrélations
temporelles entre chacune des deux interventions et les phénomènes observés et
ressentis.
Ensuite, les phénomènes observés différent.
Dans lalgodystrophie, les vives douleurs, aggravées par la
mobilisation, saccompagnent rapidement de troubles
vaso-moteurs. La peau, chaude au
début, devient ensuite froide et cyanosée. Des troubles trophiques
apparaissent : la peau samincit, le tissu sous-cutané, dabord gonflé par
loedème, subit un processus de fibrose et datrophie, des altérations des
poils et des ongles apparaissent.
Enfin, limage
radiologique est différente. Dans le cas de lalgodystrophie, il apparaît
assez rapidement une hyper transparence diffuse des os du poignet et de la
main, avec un caractère moucheté assez caractéristique. Dans la polyarthrite au
contraire, les altérations radiologiques sont en général plus tardives, avec
des pincements des interlignes puis des petites érosions osseuses. La
déminéralisation se limite aux régions juxta-articulaires.
La polyarthrite est dautre part caractérisée par des manifestations essentiellement articulaires
(épaississement de la synoviale, éventuellement épanchement) à localisation
périphérique, avec une tendance à la symétrie, par un rythme nocturne-matinal
des douleurs et par toute une série darguments
hématologiques sérologiques et radiologiques. |