Pour votre polyarthrite, qui vous fait souffrit depuis
4 ans, vous nous dites que vous recevez depuis 6 mois des perfusions de Remicade
® (Infliximab). Malgré ce traitement, vous nous dites que vos articulations
vous font souffrir et menacent votre avenir professionnel.
Vous ne parlez pas d’autres traitements que vous
auriez pu recevoir auparavant, ni des médicaments que vous prenez conjointement
à ces perfusions.
Dans la gamme des traitements de base de la
polyarthrite rhumatoïde, il existe des traitements éprouvés, utilisés
depuis de longues années. Je citerai dans l’ordre d’efficacité croissante
les antimalariques, la sulfasalazine et le Methotrexate.
A côté de ces médicaments éprouvés, on dispose en
Suisse, depuis un à deux ans, de trois médicaments « de pointe »
pour les cas qui n’ont pas répondu de façon suffisante aux autres
traitements de base. Dans notre pays, ces traitements sont actuellement réservés
à des centres spécialisés. Leur administration est soumise à un monitoring
conduit par la clinique universitaire de Rhumatologie de Zürich.
L’infliximab (Remicade®) est précisément l’un de
ces trois médicaments de pointe, visant à bloquer le TNF-α. Il résulte
des premières observations que cet anticorps chimérique anti-TNF-α a une haute
efficacité et qu’il est capable de stopper la progression des lésions
radiologiques. Toutefois, il est indispensable, d’après le programme
en vigueur dans notre pays, d’associer les infusions de Remicade à un
traitement parallèle de Methotrexate (7,5mg par semaine).
Nous comprenons les difficultés que vous rencontrez
dans votre apprentissage et les inquiétudes quant à votre avenir
professionnel. Sur le plan médical nous ne pouvons que vous proposer, si cela
n’a pas été fait récemment, de réévaluer le potentiel inflammatoire
de votre maladie (évaluation chiffrée des articulations enflammées et
douloureuses, vitesse de sédimentation, formule sanguine, facteur rhumatoïde,
images radiologiques, etc…) puis, sur cette base, de revoir la stratégie thérapeutique
avec votre rhumatologue.
Dans
cette évaluation, il serait très important de pouvoir préciser quel a été
le bénéfice objectif de ce nouveau traitement (comparaison du status de
départ avec le status actuel). |