Sur le plan étymologique on entend par polyarthrite
une affection inflammatoire (-ite) qui touche plusieurs articulations (poly–
dans ce cas signifie plus de cinq).
Mais lorsqu’on parle de la polyarthrite, il
s’agit plus précisément de la polyarthrite rhumatoïde (PR) ou
rheumatoid arthritis (RA) des anglos-saxons. C’est une maladie dont la fréquence
est évaluée à 1 % de la population ; cette fréquence est plus élevée
dans les pays du nord-ouest de l’Europe, alors qu’elle est nettement plus
basse en Afrique tropicale. L’affection peut débuter à tout âge : la
forme à début juvénile ou infantile a été isolée, car elle est un peu différente
de celle de l’adulte, qui débutera le plus fréquemment vers la troisième décennie,
ou à l’époque de la ménopause chez la femme. La femme est touchée trois à
quatre fois plus souvent que l’homme.
Le diagnostic de la PR est difficile, car il faut dire
d’emblée qu’il n’existe pas de test pathognomonique :
le facteur rhumatoïde (dont il est fait référence dans le nom même de
la maladie) est certes typique, mais il ne peut pas servir de preuve car il
n’est présent au début que dans 50% des cas et que, d’autre part, un
certain pourcentage d’individus (variable avec l’âge) ont un test positif
sans jamais révéler cette maladie.
- Pour le diagnostic individuel, on est donc
obligé de se contenter de symptômes et de signes évocateurs.
- sensation générale de malaise
fatigabilité anormale
irritabilité
diminution de l’appétit
perte de poids
transpirations exagérées
température subfébrile – le tout non caractéristique !
arthralgies vagues
puis douleurs plus précises de certaines articulations des mains et des pieds
rythme nocturne-matinal, avec raideur matinale et diminution de la force de préhension.
- Après un certain temps :
démonstration objective de l’atteinte articulaire inflammatoire, avec
tuméfaction de consistance élastique. Un examen médical précis peut déterminer
une légère augmentation de la température cutanée, un hydrop (liquide
synovial en excès) ou un épaississement de la membrane synoviale.
- Très tardivement :
apparition de désaxations articulaires, de déformations ou de nodules
juxta-articulaires.
- Dans le but de comparer des données et des résultats
thérapeutiques, on a conçu une liste de critères de classification de
la polyarthrite rhumatoïde selon l’American College of Rheumatology, 1987.
Toutefois, cette liste n’est pas formellement utile pour un cas particulier :
il pourrait s’écouler un temps précieux jusqu’à ce que le minimum de critères
soient rempli.
- Dans votre cas particulier, je proposerai le
plan suivant :
Préciser l’histoire de la maladie et les antécédents familiaux
Faire réaliser un examen exhaustif de toutes vos articulations, si
possible par un médecin connaissant cette maladie
Procéder à des radiographies standards des articulations les plus touchées,
en particulier les mains et les pieds où l’on peut voir des lésions caractéristiques
Demander quelques examens sanguins :
Formule sanguine complète
Vitesse de sédimentation
Recherche de facteur rhumatoïde et d’anticorps anti-nucléaires
Tests de fonction rénale et hépatique.
- Enfin, si vous êtes de race noire, il
faudrait envisager le diagnostic différentiel avec d’autres pathologies :
Drépanocytose (anémie à cellules falciformes)
Filariose
Rhumatismes associés aux entéro-colopathies
Maladie de Fissinger-Leroy-Reiter (uréthrite, conjonctivite, uvéite)
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