La polyarthrite rhumatoïde (PR) étant caractérisée
au premier chef par l’inflammation de l’articulation, il est bien
compréhensible que l’on fasse appel en première ligne aux médicaments anti-inflammatoires.
Ce groupe de médicaments comprend la cortisone et ses dérivés (médicaments
dits stéroïdiens) et les anti-inflammatoires non stéroïdiens
(AINS).
Après l’aspirine, nettement insuffisante dans le
traitement de la PR, on a pu utiliser la phénylbutazone (1953) puis l’indométacine
(1966), l’ibuprofène (1975) et beaucoup d’autres. Mais tous ces anti-inflammatoires
« classiques » avaient comme principal effet secondaire une intolérance
digestive, allant de la simple brûlure oesophagienne à l’ulcère
d’estomac et même à la perforation gastrique.
Une nouvelle classe d’anti-inflammatoires, les coxibes
sont disponibles sur le marché Suisse depuis avril 1999 (célécoxibe) et
mai 1999 (rofécoxibe). Avec ce type de médicaments (inhibiteurs spécifiques
de la COX-2, laquelle n’est pas impliquée dans la sécrétion des
prostaglandines au niveau du tube digestif), les risques d’ulcère sont très
fortement diminués, les risques hémorragiques sont restreints. En
revanche, les effets secondaires sur le rein sont identiques à ceux des AINS
classiques.
Au congrès de Nice (juin 2000), les résultats des
dernières études concernant le célécoxibe (Celebrex®) ont été rapportés :
- Il n’y a pas de différence d’efficacité
entre le célécoxibe (2 x 200 mg/j) et le diclofénate (2 x 75 mg/j) après six
mois de traitement chez des patients atteints de PR.
- Le pourcentage d’effets secondaires
gastro-intestinaux nécessitant l’arrêt du traitement est de :
21 % avec un placebo (comprimés sans contenu chimique)
25 % avec le célécoxibe
56 % avec les AINS classiques.
- La survenue d’oedèmes périphériques est
identique dans un groupe de patients recevant du célécoxibe et dans celui sous
Diclofénac. Il en est de même pour l’incidence d’augmentation de la
tension artérielle.
- L’étude CLASS (Celecoxib Long term
Arthritis Safety Study) montre que le célécoxibe n’augmente pas le risque de
problèmes cardio-vasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral)
par rapport aux AINS conventionnels.
Ainsi, après plus d’un an d’utilisation à grande
échelle (plus de 25 millions de prescriptions), il est prouvé que le célécoxibe
est un médicament efficace et d’une grande sûreté.
Il
est important de préciser que le célécoxibe (Celebrex®) reste un
anti-inflammatoire. Dans le cas de la PR, il ne peut être qu’un traitement
suspensif, il ne peut pas modifier le cours de la maladie. Il doit donc
être associé à un traitement de fond.
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