Nous ne connaissons pas votre âge et nous savons bien peu de choses sur
votre maladie. Cest la raison pour laquelle nous ne pouvons vous donner que
les lignes générales qui régissent notre attitude thérapeutique dans les
polyarthrites en poussées douloureuses.
Parmi les traitements médicamenteux, nous distinguons dune part les
traitements suspensifs de linflammation et dautre part les traitements de
fond de la maladie.
- Traitements suspensifs. La
cortisone est le plus puissant de ces moyens suspensifs. Il est souvent
nécessaire dy avoir recours en cas de forte poussée inflammatoire. Mais
les effets secondaires de ce médicament obligent à en limiter la durée dadministration. Sil faut en donner sur une
longue période, on préfère ne pas
dépasser la dose journalière de 10 mg de cortancyl.
- Traitements de fond. Le
Plaquenil est administré depuis de longues années dans cette maladie, mais
il est actuellement délaissé parce que son activité est faible
en cas de forte poussées inflammatoires et quil y a un taux élevé de « non répondeurs » à ce médicament. A la dose de
2 comprimés par jour, il est nécessaire de faire un contrôle
ophtalmologique périodique.
Parmi ces traitements de fond, le
Methotrexate est actuellement reconnu comme le plus efficace et le plus maniable. Il existe aussi dautres
traitements nouveaux, dits « biologiques », comme le groupe des
médicaments anti-TNF, mais leur emploi est réservé aux cas déchec au
Methotrexate.
Vous nous parlez dautre part dune possibilité de cure thermale. Sur ce point, il faut préciser que les bains
thermaux (au-dessus de 30°) ont nettement tendance à aggraver les inflammations
articulaires lorsque la maladie se trouve en poussée inflammatoire (vitesse de
sédimentation élevée, articulations gonflées et chaudes). Par contre, lorsque
la maladie est « éteinte », ou tout au moins en période calme, la
mobilisation en piscine (pas trop) chaude permet daméliorer la mobilité
articulaire et la trophocité musculaire.
Encore une fois, nous vous avons donné des lignes générales. Nous ne
pouvons pas intervenir dans votre programme thérapeutique car nous ne possédons
pas les éléments de décision (durée de la poussée actuelle, nombre
darticulations touchées, etc
) Parlez-en à votre rhumatologue.
Complément
En consultant les réponses aux questions 108,
182 et 193, vous trouverez des renseignements détaillés sur le syndrome de Gougerot-Sjörgen et sur ses
relations avec la polyarthrite. Ce diagnostic de Sjörgen a été apparemment
confirmé chez vous par une biopsie dune glande salivaire accessoire. Cest
pour cette raison que vos médecins ont choisi de vous traiter par le Plaquenil,
dont nous disions quil avait une activité relativement faible en cas de forte
poussée inflammatoire de polyarthrite.
Le Sjörgen peut effectivement être très gênant
en raison de la sécheresse lacrymale et salivaire, mais vos douleurs sont bien articulaires et doivent être mises sur
le compte de la polyarthrite
associée. Cest précisément pour la partie polyarthrite quil existe
actuellement un « arsenal » de traitements
de fond plus puissants (voir réponse 143). A notre avis, qui concorde
apparemment avec celui de léquipe de Montpellier, vous ne pouvez pas continuer avec cette dose de cortisone sans
risquer dautres ennuis.
Revoyez le plan thérapeutique avec vos médecins. |