Le
diagnostic différentiel de la pseudo-polyarthrite rhizomélique ( ou polymyalgia
rheumatica ) a souvent été évoqué sur ce site (Voir les réponses 44 , 71bis , 88 , 274 , 315 , 353 , 360 ,
369 , 402 et 535).
Le diagnostic de pseudo-polyarthrite
rhizomélique est difficile, car il ne peut se baser que sur la
symptomatologie douloureuse (prédominant au niveau des épaules et des hanches
et dans la région de la colonne cervicale). La VS et la
CRP sont des tests sanguins de linflammation, ils sont très
élevés dans la PPR,
mais peuvent être aussi positifs dans beaucoup dautres situations, en
particulier dans les maladies du collagène. Dautre part, comme nous le disions
dans les réponses citées, cette PPR , qui est attribuée à une artérite des
muscles concernés, est fréquemment
associée à lartérite temporale ou maladie de Horton.
Nous vous disions que cest la symptomatologie
qui oriente vers le diagnostic de PPR, mais nous ne savons pratiquement rien
sur la localisation douloureuse dans votre cas particulier. Habituellement, ce sont les patients âgés (plus
de 65 ans) qui sont concernés, mais il existe des exceptions
La durée de
la maladie, évaluée au début à une année environ, peut être nettement plus
longue chez certains patients. Dans la très grande majorité des cas, la
cortisone seule est suffisante (15 mg déquivalent prednisone par jour au
début, puis doses très lentement dégressives, mais de façon continue). Daprès
notre expérience, il nest pas judicieux de faire à la demande des cures de
trois jours de cortisone, comme vous le dites dans le témoignage.
Au
vu de ce qui précède, en tenant compte de votre âge (un peu trop jeune) et de
la longue évolution, il nous paraît judicieux de faire une nouvelle évaluation
globale : recherche des arguments en faveur dune artérite temporale (examen
oculaire !), recherche darguments cliniques et biologiques en faveur
dune collagénose (recherche danticorps anti-nucléaires, etc.), si nécessaire
nouvelles radiographies des articulations douloureuses.
Si le diagnostic de pseudo-polyarthrite est confirmé (par
exclusion), un traitement de stéroïdes lege artis devrait être suffisant. Ce
nest que très exceptionnellement quon doit faire appel à un traitement dit
biologique dans ce cas. Une modification du régime alimentaire ne trouve pas sa
justification. Une cure thermale est déconseillée, car la chaleur accentue les
douleurs dorigine inflammatoire.
Complément
Merci de nous avoir informé
sur vos antécédents de maladie de Horton. Vu la coexistence de manifestations
rapportées dune part à la maladie de
Horton (nous ne sommes informé sur les détails, mais il devait
vraisemblablement sagir de céphalées temporales, de troubles de la vue,
danomalies à lexamen du fond dil ou peut-être dune tuméfaction
objectivable de lartère temporale) et dautre part à une polymyalgia (douleurs des ceintures), il nous paraît indispensable de refaire de refaire un bilan complet
dans ces deux directions. La
conjonction des deux diagnostics explique la durée prolongée des symptômes et
représente un facteur de sévérité. Comme nous le disions dans les réponses
citées, la dose de stéroïdes, qui peut être faible dans la polymyalgia isolée,
doit être plus élevée en cas de maladie de Horton. Le traitement ne peut pas
être intermittent. Un arrêt prolongé des
stéroïdes vous expose à une réexacerbation. Il était de notre devoir de vous en
aviser. |