Vous nous demandez tout d’abord
si l’on peut mourir de la polyarthrite rhumatoïde. A première vue, il n’y a pas
de raison qu’une maladie des articulations corresponde à une mortalité accrue,
donc à une limitation de l’espérance de vie. Je me souviens d’un travail très
ancien, sans bases scientifiques solides, qui prétendait même que ces malades
avaient une espérance de vie augmentée parce qu’ils étaient moins exposés aux
accidents !
En fait, des études publiées en
1984 et 1986 dans des journaux internationaux arrivent à la conclusion que l’espérance
de vie des polyarthritiques est réduite de 4 à 7 ans pour les
hommes et de 3 à 10 ans pour les femmes. Ces chiffres, qui peuvent
paraître cruels lorsqu’on les expose ainsi froidement, s’expliquent par des
maladies associées (vasculite, poumon rhumatoïde, amyloïdose rénale) qui ne se
rencontrent que dans les formes les plus graves de la maladie (polyarthrite
« maligne » ou polyarthrite de très longue durée). Un petit nombre de
décès peuvent être attribués aux rares cas de subluxation cervicale ou aux
complications digestives des médicaments anti-inflammatoires.
Il n’y a pas une, mais des
polyarthrites. Sous la même étiquette de polyarthrite rhumatoïde, on retrouve
des affections qui diffèrent par leurs manifestations, leur gravité et leur
pronostic. De même qu’il n’y a pas une polyarthrite, il n’y a pas un
traitement et encore moins un médicament miracle.
La prise en charge d’un tel patient nécessite une
évaluations rigoureuse, si possible par un rhumatologue spécialisé, et
l’établissement d’un plan thérapeutique à long terme. Le traitement
médicamenteux est actuellement bien codifié ; il s’est enrichi ces
dernières années par l’introduction de nouveaux traitements de fond très
prometteurs. Vous trouverez des détails concernant ces traitements en
consultant les réponses aux questions 21 et 22, 11 et 29, et 12 toujours sur le
même site. |