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Jai été relais pour la flamme olympique
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Cest par une lettre de
« motivation », écrite au printemps 2004, que jai eu la chance
dêtre sélectionnée pour aller porter la Flamme olympique, de passage à Lausanne le 24
juin dernier.
Je suis atteinte de P.R depuis le printemps 2001, et ma participation à cet
événement se voulait être à la fois un message despoir pour les personnes
malades, et pour moi, un joli cadeau, à la veille de mes 40 ans, comme un
moment ensoleillé après les moments difficiles affrontés.
Avec cette maladie, il est
difficile de faire des prévisions. Cest ce qui ma le plus manqué lorsque le
diagnostic a été posé. Jaurais voulu savoir
mais la doctoresse ne pouvait
conclure quavec des points dinterrogation alors que jaurais plutôt aimé
quelle me parle de point final.
Alors, je me suis accrochée
à la vie, à mon passé de sportive et de maman très active, à ma vie de
famille, à mes deux enfants (âgés maintenant de 4 et 6 ans)
et surtout à un
futur redevenant clair.
Les choses ont évolués dans
le bon sens, avec toujours en moi lidée de ressortir du tunnel.
Physiquement et mentalement,
je ne voulais me permettre aucune autre alternative que de retrouver ma
mobilité et mes moyens, à plus ou moins courte échéance.
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Mary-Claire
en attente de son relais
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Je navais pas envie de
subir, mais surtout envie de lutter
un peu comme dans le sport
Il a fallu sarmer de
patience, car mes articulations bloquées ont longtemps résisté aux multiples
séances dergothérapie
mais demis millimètres par demis millimètres, jai à
nouveau pu marcher normalement, utiliser mes genoux, mes épaules, mes mains
Je garde en souvenir ma
« première » sortie à vélo
. 20 kilomètres pour me
prouver que jétais sur le bon chemin. Cette sortie à travers la plaine du Rhône
résonne en moi comme une petite victoire qui sera suivie par dautres
motivée
comme jamais pour vivre aussi bien que possible avec cette maladie.
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Quel
plaisir de porter cette flamme! C’est la joie…
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Peu à peu, je vais aussi
retrouver le chemin de la piscine et les bassins de 50 m. , longs au départ, me sembleront
toujours plus faciles à mesure que mes épaules et mes poignets retrouveront
laisance que javais perdue.
Restait la course à pied. Ce
fut le plus dur, car sollicitant fortement les articulations, ce sport est même
parfois contre-indiqué aux personnes en bonne santé. Jai donc recommencé sur
des terrains mous, privilégiant pistes finlandaises et pistes Vita. Au début
.
400 m
puis plus
gentiment
pour retrouver mon souffle et pour ne pas brusquer la
reprise
la sagesse était de mise.
Et en été 2003, jai pu à
nouveau prendre le départ dun triathlon.
Si le résultat importait peu, lessentiel était de participer et de
ressentir les émotions gardées en souvenir
.avec le secret espoir de les
revivre un jour.
Au moment de franchir
larrivée, jai éprouvé un vrai sentiment de victoire
en sachant par où jétais passée et doù je revenais.
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Je sais que je suis une
chanceuse, car dautres personnes sont nettement plus atteintes que moi, et que
certaines activités leur sont déconseillées.
Je pense toutefois que le
mouvement ne peut quêtre favorable, à chacun dadapter son effort à ses
possibilités et à ses envies.
Trouver du plaisir reste
aussi une priorité et je sais où sont mes limites à ne pas dépasser.
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A lheure actuelle, je garde
une raideur au niveau des mains et des genoux dans une moindre mesure, et mes
poignets nont pas complètement retrouvé leur mobilité dantan.
Je suis devenue très
« zen » vis-à-vis de ces gênes
à maintenant men accommoder avec
plus ou moins de fatalisme, car elles ne mhandicapent plus autant quau début.
Jai mes petits trucs pour
ouvrir boîtes de conserves et bouteilles récalcitrantes et essaie déviter les
trop grandes répétitions de mouvements.
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Voilà
je transmets la flamme!
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J’ai
fini la torche est éteinte
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Le sport a été ma motivation
première pour maider à remonter la pente
un peu comme un long marathon dont
je ne connaissais ni le parcours ni lheure darrivée
Je pense être parvenue au
but, en espérant seulement avoir vraiment franchit la ligne darrivée et non le
ravitaillement à mi-course.
Quand à cette journée du 24 juin, jai bien pensé pour ma part
que cela allait être
mémorable, et ce le fut finalement encore plus quimaginé.
Une grande gaieté a régné tout au long de la journée pour
les porteurs et les escorteurs
lesprit olympique dans la fraternité et
lamitié en quelque sorte, accompagné dun brin dexcitation et de tension à
lidée de porter la torche et de recevoir, enfin, la Flamme du relayeur
précédent.
Et rien de mieux comme leçon de vie de recevoir la Flamme, en profiter un
cours instant, puis la passer plus loin. Donner pour recevoir ou vice-versa.
CITIUS ; ALTIUS ; FORTIUS , plus loin, plus haut,
plus fort
pour reprendre Pierre de Coubertin.
Nous garderons tous de belles images dans les yeux, des
émotions fortes, le souvenir de rencontres incroyables, tous réunis pour
partager avec le public et tous les supporters un petit moment de trêve dans un
monde parfois un peu fou. Et garder un espoir de paix universel.Bien à vous tous.
Mary-Claire, juillet 2004 |
Rappel
du trajet effectué par la flamme à Lausanne
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