Votre
mère a donc une polyarthrite dont l’évolution s’étale maintenant sur plus
de 40 ans.
Parlons
d’abord de la stratégie thérapeutique. Après l’échec des
traitements de fond « classiques », un nouveau traitement de fond se
justifie s’il y a actuellement des signes d’évolution de la maladie, sous
forme d’une inflammation objectivement constatée au niveau de certaines
articulations, avec des signes généraux et une élévation significative de la
vitesse de sédimentation et de la C-réactive-protéine. Il faut d’emblée préciser
que le meilleur des traitements de fond ne pourra agir que sur les inflammations
articulaires actuellement présentes et non pas sur les détériorations et déformations
articulaires anciennes.
Le
Léflunomide (Arava ®) est actuellement
proposé lorsque les autres traitements de fond, tels que le Méthotrexate et la
Sulfasalazine ont échoué ou épuisé leurs effets. Les expériences
s’accumulent dans les centres spécialisés (par ex. Prof. Scott à Londres,
Prof. Dougados à Paris, Prof. So à Lausanne).
Les
résultats obtenus par les divers auteurs, avec toutefois un recul qui n’excède
pas deux ans, ont été discutés lors du congrès Eular de Nice (juin 2000).
Les rapports concernent des séries déjà importantes : 1’700 patients
pour Scott, 970 pour Dougados.
Il
ressort de ces communications que le Léflunomide est, dès la 4ème
semaine, plus efficace que le Methotrexate et la Sulfasalazine sur le plan de
l’amélioration des capacités physiques. Le taux de réponse favorable est évalué
entre 52 et 74 % selon les divers auteurs. Mais ce taux varie selon le critère
utilisé : 55 % d’amélioration pour le nombre d’articulations
douloureuses, 47 % pour les tuméfactions articulaires, 43 % pour les douleurs,
31 % pour ce qui est de l’appréciation globale du patient. L’effet sur les
érosions ne paraît pas supérieur à celui des autres traitements « classiques ».
Environ
un quart des patients sont « non-répondeurs ».
Les
effets secondaires signalés sont les suivants :
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