Les interventions chirurgicales
sur la main rhumatoïde peuvent donner des résultats très satisfaisants (pour le
patient lui-même), à condition que les indications, cest-à-dire la décision
opératoire soit mûrement réfléchie.
Daprès les renseignements que
vous nous donnez, votre polyarthrite, à début infantile, nest pas
« éteinte » après 16 ans dévolution. Preuve en est le fait que,
malgré un traitement de 2 ans et demi avec trois médicaments de fond, vous
faites encore des crises douloureuses. Or, il est souhaitable, pour le succès
de lentreprise, que les interventions chirurgicales soient pratiquées dans une
période où le potentiel inflammatoire de la maladie est maîtrisé.
Votre rhumatologue est le mieux placé pour évaluer le résultat objectif (à la
fois sur le plan clinique, radiologique et biologique) de la trithérapie que
vous avez suivie. Si le résultat est insatisfaisant, il existe peut-être
dautres possibilités, soit en augmentant les doses (que nous ne connaissons
pas), soit en recourant à dautres médicaments de fond (Léflunomide=Arava®, ou anti TNF).
Pour vous-même, vous énumérez
toutes les interventions qui seraient possibles (voir détails dans les
réponses aux questions 69 et 101 sur le même site). Dans votre cas particulier,
on sera amené à choisir parmi toutes les opérations possibles celles qui vous
seront réellement utiles. A notre avis, le choix devrait se baser plutôt
sur des critères de prévention des lésions tendineuses (voir réponse à
la question 41) et des critères de fonction (par exemple amélioration
de la préhension) que sur des critères « esthétiques »
(reconstruction dune main plus proche de lanatomie normale).
Prenons par exemple le cas de
larthrodèse du poignet : cette intervention est indiquée en cas de
subluxation palmaire et cubitale de la main par rapport aux os de lavant-bras
(« bascule » de la main) avec risque de lésions des tendons
extenseurs. Or vous nous dites que vos poignets sont « presque
soudés », mais dans lalignement.
A lopposé, une intervention plus
limitée comme par exemple larthrodèse interphalangienne du pouce peut
améliorer notablement la pince pouce-index si cette articulation a été rendue
incompétente par la maladie. La déformation en col de cygne des
doigts peut certes être corrigée, mais il ne faudrait pas que ce soit au
détriment des possibilités de préhension.
Une évaluation ergothérapique
dans un service spécialisé de rhumatologie vous permettrait dy voir plus clair
dans vos possibilités fonctionnelles actuelles.
En conclusion, il faudrait
- évaluer le potentiel inflammatoire, si
nécessaire adapter le traitement de fond
- réaliser une évaluation ergothérapique et
choisir en conséquence les interventions nécessaires et susceptibles
daméliorer la fonction.
Vous me posez dautre part une
question concernant lIndométhacine (Indocid®). Je peux vous confirmer que la forme retard à 75 mg
(chrono-Indocid) est toujours distribuée en Suisse. Les différentes formes
dIndocid sont cependant moins « vendues » depuis larrivée sur le
marché des anti-inflammatoires de la nouvelle génération. Si la forme en
question nest plus distribuée en France, ce ne peut être que pour des raisons
commerciales et non pas médicales.
Les nouveaux anti-inflammatoires inhibiteurs
sélectifs de COX-2 (tels que Celebrex ou Vioxx) ont une durée daction plus
longue (comparable à lIndocid retard) et moins deffets secondaires digestifs. |