Sur ce site consacré à la
polyarthrite, nous avions dans la réponse à la question 86, présenté les
indications relatives de la prothèse de cheville et de larthrodèse en cas
de destruction de cette articulation par la polyarthrite rhumatoïde. La
réponse à la question 149 traitait du cas particulier dune arthrodèse de la
cheville pratiquée sur un patient de 3 ans.
Dans votre cas, il sagit dun
problème post-traumatique (chute sur les talons). Ce type de traumatisme
entraîne le plus souvent une fracture avec effondrement du calcanéum et un
bouleversement de lanatomie de larticulation sous-astragalienne (voir
schéma). Y avait-il en plus une lésion traumatique de larticulation
tibio-astragalienne ou des deux os de la jambe ? Vous ne nous dites pas
sur quel os portait lostéosynthèse.
Le résultat de cette première
intervention nétait vraisemblablement pas satisfaisant puisquil a fallu
procéder en septembre 2002 à une arthrodèse (cest à dire à une
suppression articulaire par fixation) de la tibio-astragalienne, ou de
la sous-astragalienne, ou, ce qui est le plus courant de ces deux
articulations.
Quatre mois après cette
intervention, vous avez encore des douleurs qui vous empêchent de marcher. Quel
que soit votre âge, je vois deux
explications :
- ou bien lintervention na pas permis la fixation
osseuse (échec technique de larthrodèse)
- ou bien ces deux interventions ont entraîné une
complication sous la forme dune algo-neuro-dystrophie (maladie de
Südeck-Leriche).
Cette complication, qui nest pas
rare après des fractures ou des interventions chirurgicales sur les extrémités
se traduit, en plus des douleurs, par une enflure, une tuméfaction, une
augmentation de la chaleur locale (tout au moins au début), une sensibilité
douloureuse à la pression, une limitation des articulations voisines et une
atrophie de la peau. Limage radiologique démontre, par rapport à lautre côté,
une déminéralisation osseuse régionale, daspect moucheté, avec une
prédominance au voisinage des autres interlignes articulaires.
Dans votre cas, il serait donc
judicieux de revoir lévolution des clichés radiologiques, dune part pour
apprécier le résultat de larthrodèse elle-même et dautre part pour rechercher
des arguments en faveur de lalgodystrophie (en plus des arguments cliniques
susmentionnés). Lexamen le plus démonstratif est la scintigraphie osseuse,
mais dans ce cas, il serait faussé par la présence du matériel dostéosynthèse.
Toutes ces explications se
justifient par le fait que lalgo-neuro-dystrophie, si elle est confirmée,
justifie un traitement spécifique (calcitonine).
Nous ignorons votre âge. Mais de toute façon
lintroduction dun traitement de morphine ne saurait être une solution à long
terme. En revanche, lalgo-neuro-dystrophie doit être favorablement influencée
par un traitement spécifique (calcitonine, puis éventuellement thérapeutique
physique). |