Votre question se réfère au problème délicat du
diagnostic de la maladie rhumatismale en cause. Votre médecin n’a apparemment
pas pu arriver à un diagnostic de certitude puisqu’il vous a dit « qu’il
ne pouvait rien faire tant que la maladie ne s’était pas déclarée ».
La maladie ainsi évoquée par votre médecin est vraisemblablement une
polyarthrite, dont il n’a pas eu la preuve par les examens de laboratoire
(lesquels ?).
En relisant votre description, je retiens que vous nous
parlez uniquement de douleurs, dans l’ordre chronologique au niveau des
genoux, puis des poignets, des hanches, de la nuque. Vous ne parlez pas d’enflures,
de chaleurs, de limitation fonctionnelle. Une polyarthrite peut
effectivement commencer dans les suites de la ménopause, mais il me paraît peu
vraisemblable qu’elle se manifeste dès la première année par des douleurs
des hanches et de la nuque, il est peu vraisemblable également qu’elle
atteigne de façon symétrique les grosses articulations sans toucher comme
c’est l’habitude les petites articulations des mains et des pieds.
Il existe bel et bien un faisceau d’arguments
cliniques qui permettent un diagnostic de polyarthrite :
constatation objective d’arthrites prolongées, touchant au
moins trois articulations aux régions articulaires, avec enflure, épaississement
synovial, épanchement de type inflammatoire
- raideurs douloureuses à prédominance matinale
localisation préférentielle sur les petites articulations des
mains et des pieds
tendance à la symétrie
anémie hypochrome
vitesse de sédimentation élevée.
Il faut noter que la recherche du facteur rhumatoïde
dans le sang est souvent décevante : ce test se positive tardivement et
une réponse négative n’exclus donc pas le diagnostic. L’analyse dont vous
parlez se réfère-t-elle à la vitesse de sédimentation ou au facteur rhumatoïde ?
S’il n’y a réellement pas de constatation
objective d’arthrites et si la vitesse de sédimentation est normale, il
faudrait encore envisager le diagnostic de fibromyalgie.
Je répète que, en l’absence d’un diagnostic de
certitude, il n’est pas possible d’entreprendre un traitement de fond
d’une polyarthrite suspectée.
Je
comprends tout à fait que votre médecin se limite à la prescription
d’anti-inflammatoires et d’antalgiques. |