Une chose est certaine. Larthrite chronique
juvénile et une maladie organique, qui na pas de cause psychologique ou
psychique. Dans le cas des enfants, on névoque même pas le rôle possible de
facteurs déclenchant dorigine psychologique, comme on le fait dans la
polyarthrite de ladulte.
Mais cette maladie pose souvent de gros
problèmes dans la vie quotidienne de lenfant. La vie familiale, la formation
scolaire, les contacts avec les camarades et les activités de loisir
peuvent en souffrir.
Les relations parentales peuvent être
perturbées en raison de langoisse que peut provoquer la révélation du
diagnostic. Si les frères et surs sains ne sont pas suffisamment informés, ils
peuvent développer un sentiment de jalousie à légard du petit malade surprotégé
par ses parents.
Habituellement, cest vers lâge de 9 ou 10 ans
que les difficultés psychologiques de lenfant peuvent être perçues par les
parents : cest au moment où il prend conscience de la sévérité de sa
maladie quil pourra développer une attitude agressive ou dégressive. Plus
tard, les angoisses liées à ladolescence et à limage de soi pourront créer
des difficultés nouvelles.
Pour toutes ces raisons, il est important que
léquipe médicale de rhumatologie pédiatrique soit complétée, lorsque cest
nécessaire, par un psychologue spécialisé dans ce domaine. Il en est ainsi par
exemple au centre de Rhumatologie Pédiatrique de Lund (Suède), dans léquipe
mise en place par Barbara Ansell à Londres, ou par Anne-Marie Prieur à Paris.
Il en est de même à la consultation de rhumatologie pédiatrique du Kinderspital
de Zürich ou dans le groupe de Madame Sauvain à Berne.
Comme cette maladie
évolue volontiers par poussées, il est compréhensible quil existe une relation
entre les premiers signes de la poussée et une possible réaction dépressive.
Personnellement, je ne crois pas quune poussée dépressive puisse être
considérée comme responsable dune poussée inflammatoire de larthrite. |