Parmi les nombreuses possibilités
thérapeutiques proposées dans la polyarthrite rhumatoïde, la synoviorthèse est
une des plus controversées.
Dabord quelques précisions. Cest surtout pour
offrir une alternative à la synovectomie (ablation chirurgicale de la synoviale
malade) quon a introduit ce terme de synoviorthèse, correspondant à
linjection directe dans larticulation de lagent thérapeutique.
Il faut maintenant distinguer :
- La
synoviorthèse aux corticostéroïdes.
Certains ont donné le nom de synoviorthèse à linjection intra-articulaire
de dérivés de cortisone, proposée dans les années 50. Leffet dune telle
injection est limité à quelques semaines.
- La
synoviorthèse chimique a pour
ambition de détruire chimiquement la synoviale malade, plus précisément la
couche superficielle renfermant les cellules inflammatoires. Lacide
osmique, introduit en 1951, sest demblée révélé mal supporté. Dès 1959,
il est injecté par voie strictement intra-articulaire avec une forte dose de
stéroïdes, ce qui permet de rendre tolérables les phénomènes dirritation.
Il est important que le produit ne reflue pas en dehors de la cavité
articulaire, car il peut provoquer des lésions de nécrose de voisinage
(cette complication peut être évitée au genou avec une technique stricte,
mais des articulations comme la hanche ou lépaule sont daccès plus
difficiles et présentent souvent des communications avec les bourses de
voisinage, augmentant les risques de fuite).
- La
synoviorthèse radio-isotopique (Yttrium
90, Rhenium 186, Erbium 169) consiste à injecter par voie strictement
intra-articulaire un corps radioactif (choisi en fonction des dimensions
de larticulation à traiter). Voir à ce sujet les réponses aux questions
196 et 249.
Lindication à un tel traitement doit être
discutée. On peut espérer des améliorations, au moins transitoires, lorsquune
articulation produit des quantités importantes de liquide synovial (nécessitant
des ponctions répétées) ou lorsquil sagit dune hypertrophie démontrée de la
synoviale. En raison du rayonnement (transitoire), la synoviorthèse
radio-isotopique est contre-indiquée avant 40 ans. Du fait de la proximité des
organes génitaux, la synoviorthèse de hanche nécessite délever cet âge.
En relisant votre question, on peut se demander si cest bien l « épanchement
de synovie » qui suffit à expliquer la perte de mobilité, latteinte des
rotations et surtout des douleurs si prolongées. (malgré un traitement
médicamenteux intensif). Ny aurait-il pas un début de coxite avec érosions des
surfaces cartilagineuses et peut-être de los ? Si cest le cas, on peut
craindre leffet de lacide osmique. Les images de lIRM devraient être revues
pour répondre à la question précédente. |