Votre question est complexe. Nous nous permettons de la fragmenter.
- Votre
maladie est de début récent ( quelques semaines ). Les douleurs concernent le
haut du dos et la région du sacrum, mais vous signalez dautre part un
épanchement dun seul genou, qui a été ponctionné. Sur la base de ces seuls
éléments, il nest pas possible actuellement de poser un diagnostic de
polyarthrite rhumatoïde. Comme vous le verrez en consultant les réponses aux
questions 10, 14, 20, 23, 37, 96, 153, 164 et 289, il sagit dun diagnostic
difficile, qui nécessite la démonstration objective darthrites périphériques
durant au moins six semaines.
- Le
liquide synovial a toujours un aspect opalescent et une couleur jaune, même
sil sagit dun épanchement « mécanique ». Seul lexamen
microscopique, avec compte des leucocytes permet de décider sil sagit dun
épanchement « inflammatoire »
- La
localisation principale des douleurs au niveau de la colonne nest pas évocatrice
de la polyarthrite rhumatoïde. Si ces douleurs ont un caractère inflammatoire (
maximum nocturne-matinal, avec raideur ), on pourrait penser éventuellement à
une pelvi-spondylite rhumatismale, bien que cette affection soit beaucoup plus
fréquente chez lhomme que chez la femme ( voir les réponses 122, 125, 216,
225, 229 )
- Le
diagnostic de polyarthrite se fonde essentiellement sur des critères cliniques.
On ne peut pas conclure à ce diagnostic sur la base dun seul examen de
laboratoire, surtout si les éléments cliniques ne concordent pas.
- Le
HLA-B27 est un antigène dhisto-compatibilité que lon retrouve dans les cas de
pelvi-spondylite rhumatismale avec une plus grande fréquence que dans la
population normale. Ce test peut servir dargument complémentaire en faveur du
diagnostic de pelvi-spondylite. Mais largument essentiel réside dans lexamen
radiologique des articulations sacro-iliaques : à vous lire, nous croyons
comprendre que cet examen a été dans votre cas limité au rachis dorsal.
Nous navons fait que vous apporter nos
réflexions, sur la base des données que vous nous avez fournies. Il appartient
au rhumatologue qui vous a examiné de réunir tous les arguments ( cliniques,
dimagerie et de laboratoire ) pour arriver à un diagnostic de certitude, car
le traitement de cortisone ne peut être quun traitement dattente.
Complément
Votre
situation est dinterprétation difficile. Dans votre premier message, vous nous
disiez que les tests sanguins prouvaient une inflammation, mais sans en donner
le détail. Actuellement ( sous cortisone ) ces tests de linflammation ( VS et
CRP ) sont dans les limites normales.
Vous nous répétez quun anticorps sur quatre est positif, mais
lequel ?
Pour ce
qui est du liquide synovial, il nous manque le compte total des leucocytes, qui
est déterminant pour le diagnostic darthrite.
Le
diagnostic de pelvi-spondylite rhumatismale ( spondylarthrite ankylosante )
devient peu vraisemblable avec le HLA-B27 négatif. Le diagnostic de
pseudo-polyarthrite concerne essentiellement des personnes plus âgées.
Vraisemblablement
votre rhumatologue devait disposer dautres arguments en faveur de la
polyarthrite rhumatoïde lorsquil a commencé le traitement de cortisone.
Enfin ,
pour répondre à votre dernière question, je dirai que les craquements au niveau
de lépaule et du coude ne constituent pas un argument en faveur de la
polyarthrite.
Complément 2
Le terme
de pseudo-polyarthrite rhizomélique (et
non pas pseudopolyarthrite rhumatoïde) correspond à une maladie bien définie
dont vous trouverez les caractéristiques en consultant les réponses aux questions
44, 71 bis, 88, 274 et 315 sur le même site. En bref, il sagit dune maladie
qui touche des patients dun âge avancé et qui saccompagne régulièrement dune
vitesse de sédimentation très élevée. Cette affection est proche des
artérites, en particulier de lartérite de Horton. Par contre, lorsquon a un
tableau clinique qui ressemble à la polyarthrite rhumatoïde sans en remplir les
critères, il arrive quon utilise cette terminologie trompeuse de
pseudo-polyarthrite ou de pseudo-polyarthrite rhumatoïde.
Actuellement,
sous cortisone, toute interprétation est difficile, car ce médicament efface
une partie des symptômes , ainsi que les signes biologiques. Le diagnostic
devrait se poser sur la base des constatations cliniques et biologiques faites avant ce traitement.
Complément
3
Dans vos
précédents messages, vous nous avez parlé essentiellement des examens de
laboratoire et des traitements. A lire votre dernier message, nous avons
limpression de refaire lhistoire à lenvers puisque vous nous demandez
maintenant quels sont réellement les symptômes de la polyarthrite !
Précédemment,
nous avons essayé de vous expliquer que le diagnostic de polyarthrite ne peut
pas se fonder uniquement sur un examen de laboratoire. Nous vous avons renvoyé
aux réponses 10, 14, 20, 23, 37, 96, 153, 164 et 289 pour justifier le fait que
le diagnostic de certitude ne peut se baser que sur la démonstration objective
darthrites périphériques durant au moins six semaines.
Il ne
nous est pas possible, sans vous avoir examinée, darriver à un diagnostic
définitif. Seul votre rhumatologue est en droit de fixer le diagnostic et de
décider du traitement. Nous ne pouvons que vous apporter la conclusion dune
très longue expérience : si votre rhumatologue a fait appel à des
médicaments tels que la cortisone et le Methotrexate ( Novatrex ), cest quil
doit avoir des arguments que vous ne nous avez pas donnés dans vos messages.
Pour ce
qui est du Methotrexate, vous pouvez consulter la réponse à la question 9 sur
le même site. A noter que ce médicament peut provoquer une élévation des
transaminases !
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