Votre
description correspond bien à une polyarthrite rhumatoïde demblée sévère. Vous
vous étonnez de lévolution anarchique de la VS.
Pour
comprendre ce fait, il faut savoir que la vitesse de sédimentation est un
examen simple, mais assez grossier de linflammation, quelle quen soit
lorigine. Elle nest pas spécifique de la polyarthrite rhumatoïde.
Son élévation en présence de phénomènes cliniques darthrites laisse bien
entendu soupçonner une P R, mais une vitesse normale nexclut pas une P R en
évolution. Dautre part, comme vous lavez observé, un traitement de cortisone
à bonne dose peut effacer rapidement les phénomènes inflammatoires visibles et normaliser la VS sans arrêter le processus histologique
caractéristique de la maladie.
Vous
décrivez sous ce traitement de cortisone une « quasi-rémission » dès
la première prise de 2o mg : cest leffet
« miracle » constaté dès lintroduction de ce médicament, qui
pousse malheureusement à l «escalade ».
Dautre part, la variation de la dose journalière complique lappréciation de
la situation clinique réelle.
Nous
le répétons : la vitesse de sédimentation ne peut en aucun cas être un critère de rémission, lorsque cet examen se normalise. Par définition, la
rémission dune P R se définit sur la base de critères ACR : raideur
douloureuse matinale inférieure à 15 minutes, absence de fatigue, pas de
douleur articulaire ni de douleur à la pression, pas de synovite, VS inférieure
à 30 chez la femme et à 20 chez lhomme. Cinq de ces six critères doivent être
remplis pendant au moins deux m ois.
Mais
venons-en à votre traitement. Le
plus important, cest le traitement de fond, qui a lambition de traiter la
maladie elle-même. Très justement, vous avez commencé à fin septembre 2005 un
traitement de Methotrexate (Novatrex) qui ne paraît pas avoir suffi à maîtriser
la maladie puisque vous êtes dans lobligation de prendre encore de fortes
doses de cortisone. Dans la stratégie actuellement proposée, on envisage à ce
stade une poursuite du Methotrexate en association avec un autre
traitement de fond (MTX et Salazopyrine ou hydroxychloroquine pour les cas
dagressivité moyenne, MTX et anti-TNF pour les cas les plus sévères). Votre
rhumatologue est le seul compétent pour décider dune telle stratégie puisquil
possède tous les éléments dappréciation.
Encore quelques mots au sujet de la cortisone. On
admet que les effets secondaires sont « tolérables »
en-dessous dune dose journalière de 10 mg de Cortancyl. Il serait donc
important que la nouvelle stratégie (à définir avec votre médecin) puisse vous
permettre de revenir en-dessous de ce seuil. |