Dans votre question, vous ne
parlez que d’un genou douloureux depuis une trentaine d’années et d’une
impotence fonctionnelle depuis trois ans. S’il n’y a pas chez votre mère
d’autre atteinte articulaire, j’en déduis qu’il s’agit d’une maladie
localisée, avec la plus grande vraisemblance d’une arthrose très sévère
ou d’une chondrocalcinose (dépôts de cristaux de pyrophosphate de
calcium conduisant à une fragilisation du cartilage et à une destruction des
surfaces articulaires).
Les radiographies de face et de profil, comparées à celles de l’autre genou,
permettront d’apporter des arguments en faveur de l’un ou de l’autre de
ces diagnostics. L’examen du liquide articulaire apporterait une précision
supplémentaire.
Mais, dans un cas comme dans l’autre, après une si longue évolution et avec
l’impotence douloureuse que vous décrivez, les médicaments dits
protecteurs du cartilage, et notamment le sulfate de chondroïtine sont
dépassés.
Suivant le résultat des radiographies, on pourrait, malgré l’âge de 83
ans, envisager une opération réparatrice par prothèse totale. Il
faudrait pour cela que les conditions suivantes soient réunies :
-
que l’état général, et notamment l’état cardiovasculaire et
neurologique, soient bien conservés, autrement dit que l’espérance de vie
soit encore bonne,
- que la musculature des membres inférieurs n’ait pas trop souffert de
l’immobilisation,
-
que la densité osseuse, jugée sur les radiographies, soit correcte pour
l’âge,
-
enfin et surtout que la patiente ait le courage nécessaire pour
affronter l’opération et se soumettre à une rééducation post-opératoire.
Dans le cas contraire, on pourrait protéger ce genou par une orthèse,
c’est-à-dire par une sorte d’attelle articulée permettant la flexion mais
évitant les mouvements de latéralité du genou, ce qui réduirait ainsi les
douleurs liées au mouvement en charge.
J’ajoute que les injections intra-articulaires de cortisone peuvent accentuer
des destructions articulaires déjà présentes. Il est préférable de les
espacer au maximum ou même de les éviter, d’autant plus qu’elles ne
paraissent pas être efficaces sur la douleur, d’après votre description.
Je
vous conseillerai plutôt d’avoir recours à des antalgiques purs du type du
paracétamol.
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