Dans
nos réponses, nous avons souvent dit que le diagnostic précis dun rhumatisme
inflammatoire était une chose difficile. En particulier, le diagnostic dune
polyarthrite rhumatoïde débutante ne peut sappuyer que sur un faisceau darguments anamnestiques,
cliniques, radiologiques et biologiques (Voir réponses 289, 403,
405). Dans votre cas particulier,
nous navons que très peu dinformations sur ces arguments diagnostiques.
Certes, la vitesse de sédimentation à 45 à la première heure parle pour un
rhumatisme inflammatoire, en
présence de manifestations cliniques évocatrices. Mais un test au latex douteux
ne suffit pas à confirmer une PR.
Le
traitement de sels dor est pratiquement abandonné actuellement en raison de
ses effets secondaires, et surtout parce quil y a des traitements nouveaux
plus efficaces et mieux tolérés. Le cortancyl, dérivé de lancienne cortisone,
est un traitement suspensif de linflammation, mais non pas un traitement de
fond de la PR.
De
même que vous ne nous donnez pas darguments pour le diagnostic initial de PR,
nous navons pas plus dexplications pour le passage, à loccasion dun
changement de médecin, au diagnostic de
spondylarthrite ankylosante (sp.a.).
Il est vraisemblable que ce diagnostic a été retenu parce que
lessentiel de vos plaintes douloureuses étaient alors centrées sur la colonne
vertébrale, parce que lexamen clinique démontrait une raideur caractéristique,
et que les radiographies de la colonne lombaire et des articulations
sacro-iliaques révélaient les images typiques de cette maladie. Les
densitométries osseuses permettent de chiffrer la déminéralisation osseuse mais
ne peuvent pas concourir au diagnostic différentiel de laffection
rhumatologique.
Parmi
les examens sanguins réalisés dans cette deuxième étape, nous trouvons des Ac anti-ccp normaux (négatifs). Il
sagit dun test diagnostic nouveau de la
PR : sil est positif, le diagnostic est confirmé, mais sil est négatif, le diagnostic nest pas
exclu, car la sensibilité de ce test nest que de 64 à 77%, suivant les
travaux publiés.
Le
tableau douloureux que vous décrivez actuellement est atypique car il associe des douleurs
du dos (ou de la colonne lombaire ?) à des douleurs périphériques (poignets et chevilles). Une explication
serait possible : les douleurs
périphériques sont bien en rapport avec
une PR (pour autant quune synovite soit démontrable cliniquement et des
pincements ou érosions démontrables radiologiquement), mais les douleurs du rachis sont à mettre sur le compte dune ostéoporose
cortisonique (si toutefois le traitement de cortancyl a été prolongé).
Il
est vraisemblable que votre médecin est arrivé aux mêmes conclusions, puisquil vous propose maintenant un traitement
de Methotrexat, qui est précisément
le traitement de fond de la polyarthrite rhumatoïde, le plus efficace et le
mieux toléré de ces traitements de fond classiques.
Une « relecture »
du dossier radiologique serait utile, dune part pour vérifier quil ny a pas
darguments radiologiques en faveur de la spondylarthrite ankylosante, et
dautre part pour rechercher des arguments radiologiques en faveur le la PR, notamment au niveau des
mains.
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