Le terme de connectivite
signifie simplement inflammation (-ite) du tissu conjonctif, ce tissu de soutien
qui est présent un peu partout dans notre organisme, aussi bien dans la peau
que dans les muscles ou les organes internes. On peut dire que les connectivites
sont des maladies inflammatoires chroniques plurifocales.
Sous ce terme générique de
connectivite, on peut distinguer plusieurs maladies différentes, parmi
lesquelles on peut citer :
- le lupus érythémateux disséminé ou lupus érythémateux systémique
- le syndrome de Sjögren, ou syndrome de Gougerot-Sjögren
- la polymyosite et la dermatomyosite
- la périartérite noueuse et les diverses vascularites
- la granulomatose de Wegener
- le syndrome de Sharp ou mixed connective tissue disease
- la polychondrite, etc.
Comme vous le voyez le problème
n’est pas simple car, pour décider du traitement, il faut aussi préciser de
quelle « connectivite » il s’agit.
Cette précision du
diagnostic est rendue possible par le fait que chacune de ces maladies a des
symptômes et des signes cliniques caractéristiques. Les symptômes que vous
mentionnez dans votre demande sont trop peu spécifiques.
D’autre part, les examens
de laboratoire sont d’une grande importance dans ce diagnostic. Lorsque votre
médecin dit qu’il n’y a pas trace de rhumatisme dans le sang, il veut
vraisemblablement dire que le facteur rhumatoïde est absent. L’absence de
facteur rhumatoïde ne peut en aucun cas permettre d’exclure une polyarthrite,
surtout dans les phases du début. La vitesse de sédimentation souvent très élevée
n’est qu’un témoignage de l’inflammation, elle ne peut pas en préjuger
la cause.
Puisque le diagnostic de
connectivite a été articulé, il me paraît nécessaire à votre âge, en plus
d’un examen clinique très attentif, de rechercher dans le sang les différents
anticorps, anti-nucléaires et autres, qui permettent de faire le partage
entre les différentes connectivites évoquées.
N’oublions pas que sur le
plan de la fréquence, la polyarthrite est plus commune que toutes les autres
maladies signalées. L’atteinte inflammatoire des genoux (à vérifier par
examen détaillé du liquide de ponction) et d’un doigt, en l’absence
d’autres symptômes généraux, parlerait plutôt pour ce diagnostic.
Le
Plaquenil a été prescrit depuis longtemps pour la polyarthrite ; il est
certainement efficace dans le lupus. Si les investigations cliniques et
biologiques permettent d’exclure la série des connectivites, le diagnostic de
polyarthrite devra être évoqué et le traitement réadapté dans ce sens. |