Le
diagnostic de certitude dune polyarthrite rhumatoïde est une tâche difficile,
comme en témoigne le nombre de questions concernant ce problème. Vous
comprendrez certainement quil nous est
impossible de vous répondre à la place de votre rhumatologue, qui est le seul à
disposer de tous les éléments pour confirmer ou infirmer ce diagnostic. Pour
notre part, nous ne pourrons vous livrer que les réflexions que nous inspire
votre cas, tel que vous nous lavez présenté.
Nous
vous proposons tout dabord de vous rapporter aux réponses 10 , 14 , 20 , 23 , 289 , 307 et 403. Vous réaliserez quil ne faut
pas parler derrance de diagnostic, mais plutôt de diagnostic en suspens. Comme
nous lavons dit dans ces réponses, le diagnostic est loin dêtre une chose
facile. Il ne peut se construire que sur la base de toute une série darguments
anamnestiques, cliniques, biologiques et radiologiques ( y compris les
techniques nouvelles dimagerie ). Le délai jusquà la résolution de ce
problème diagnostique peut être long. Nous convenons que, dans votre cas, le
délai est trop long : six ans après le début des premiers symptômes, une
polyarthrite rhumatoïde, si cen était une, aurait dû faire ses preuves.
Cette
forme de rhumatisme inflammatoire, très variable dans sa présentation clinique,
a pourtant des caractéristiques qui
peuvent être mises en évidence par un examen clinique spécialisé : aspect des articulations douloureuses,
appréciation de la mobilité de chacune dentre elles, palpation à la recherche
dun épaississement synovial ou dun épanchement articulaire, limitation
fonctionnelle etc.. Par-dessus tout, cette maladie « vise »
particulièrement certaines articulations périphériques, dont latteinte est en
soi un argument diagnostique.
Quen
est-il dans votre cas ? Vous nous livrez uniquement les localisations
douloureuses, sans nous parlez de ce qui est visible, palpable, objectivable.
Or, les maux de tête, les douleurs du dos, de la jonction lombo-sacrée, du
coccyx, des fesses, des talons nont rien à voir avec une PR. Les hallux valgus et les déviations
métatarso-phalangiennes II et III sont
banales, pour autant que les radiographies naient pas mis en évidence
dérosions osseuses. Les raideurs matinales sont certes courantes dans la PR, mais vous ne nous dites pas
leur localisation. Nous partons du principe que des radiographies du bassin ont
exclu une atteinte des articulations sacro-iliaques.
La VS
nest pas significative (avec une PR, il nest pas rare davoir une vitesse
longtemps normale). Lantigène HLA na pas de valeur diagnostique à lui seul.
Actuellement, dans ces situations difficiles, on recourt volontiers à un
nouveau test sanguin, la recherche des anticorps anti-CCP (voir réponse 518 ter).
Une nouvelle évaluation rhumatologique est justifiée. Si une
atteinte inflammatoire darticulations périphériques est confirmée par un
examen clinique spécialisé, on pourrait faire appel aux nouvelle techniques
dimagerie pour rechercher lérosivité caractéristique de cette maladie. |