Lorsque
les manifestations articulaires sont au premier plan du tableau clinique (ce
qui nest pas le cas pour votre fils), et que des anticorps antinucléaires sont
mis en évidence, il est compréhensible que les diagnostics de polyarthrite
rhumatoïde et de lupus érythémateux disséminé entrent en concurrence (voir
réponses 104, 111, 152, 262, 450).
Dautres
fois, cest , comme dans le cas de votre fils, la découverte des anticorps
antinucléaires, à loccasion dun syndrome néphrotique, qui conduit à
rechercher toutes les manifestations clinique pouvant aller dans le sens dun
lupus érythémateux disséminé (LED), abrégé en lupus. Cette affection a en fait
des manifestations très diverses, son diagnostic est difficile, si bien quon a
lhabitude de se référer aux critères de lAssociation Américaine du Rhumatisme
(ARA) pour le préciser.
Il
faut dire demblée que la mise en évidence des anticorps antinucléaires ne
suffit pas, même après exclusion de tous les médicaments ( et ils sont nombreux
) capables de positiver ce test. La présence danti-DNA natif est plus
spécifique (cette recherche est négative dans le cas qui nous occupe). La
protéinurie est certes un argument pour ce diagnostic, mais les manifestations cutanées
ne sont pas caractéristiques, la tuméfaction de deux orteils ne peut, à elle
seule, pas être interprétée. Le syndrome du prolapsus mitral (syndrome de Barlow)
est souvent banal (nous ne savons pas sil y a une insuffisance mitrale
démontrée et quelle est son importance, nous ne savons pas non plus si une
endocardite a pu être prouvée). Dautre part, il ny a pas de baisse du
complément, vous ne parlez pas dautres anomalies hématologiques (anémie
hémolytique, leucopénie, thrombopénie). Au total, on ne peut retenir que deux
critères positifs pour le LED, alors que 4 critères sont nécessaires pour poser
un tel diagnostic.
Comme vous le savez, ce site est essentiellement
orienté vers la polyarthrite rhumatoïde. Nous estimons navoir pas les
compétences suffisantes pour vous conseiller sur lattitude à adopter dans une
telle situation. Si cela na pas été fait, il conviendrait néanmoins de
réévaluer actuellement la fonction rénale et de préciser si le prolapsus mitral
est isolé, indépendant dune endocardite. Enfin, il faut savoir que, selon
certains travaux (Peltier, cité par Sany), les anticorps antinucléaires (sans
anti DNA) sont présents chez 4% des sujets normaux. |