Il ressort de votre second message que vous avez eu des
investigations très complètes à la recherche de preuves dune polyarthrite
rhumatoïde. En effet, vous nous dites cette fois quon a fait à la fois des
radiographies et des ultrasonographies (échos) des extrémités : ce sont
les examens déterminants pour ce diagnostic.
Malheureusement, il nous est difficile
den tirer des conclusions définitives,
car il y a, en comparant vos deux textes, des contradictions résultant
vraisemblablement dune confusion
entre les métacarpo-phalangiennes (aux
mains) et les métatarso-phalangiennes
(aux pieds).
Du fait quon a parlé dune nette synovite (sur une seule articulation ?) et de
« discrets épanchements » (à lécho ?) sur dautres
articulations, il faut quand même retenir ce diagnostic de polyarthrite comme
probable. Mais, comme nous le disions précédemment, un tel diagnostic
expliquerait seulement les manifestations inflammatoires périphériques, aux mains
et aux pieds.
De nouveaux tests
biologiques sont donc justifiés.
Complément
Pour essayer de clarifier ce problème,
nous ne parlerons pas des différents symptômes concernant le rachis et les
zones proches. Nous allons essayer de reprendre les arguments qui pourraient
parler en faveur du diagnostic de polyarthrite rhumatoïde, et ceci sur la base
des renseignements que vous nous avez donnés dans les quatre messages :
- Le
3.10.07, vous décrivez des hallux valgus, une raideur ( ?) des pieds, une
déviation des AMTP ( ?) I et II
avec synovites et un gonflement des parties molles des doigts.
- Le
6.10.07 vous décrivez aux pieds : talalgie, épine calcanéenne, gonflement
des parties molles, déviation des MTP des 2e et 3e rayons
– et aux mains : arthrite et gonflement des parties molles.
- Le
9.10.07, vous nous précisez que vous avez subi des radiographies et des
échographies. Vous décrivez au niveau des mains une tuméfaction des parties
molles en regard des premières phalanges des doigts, une nette synovite de
lAMCP ( ?) du 4ème rayon gauche et un discret épanchement
également au niveau des autres MCP, – et au niveau des pieds un hallux valgus,
une déviation des MTP prédominant aux 2ème et 3ème rayons
des deux côtés.
- Le
17.10.07 vous nous apprenez que vous avez eu des radiographies des mains et des
pieds,, mais que léchographie ne concernait que les pieds. Vous ne parlez que
de gonflements des parties molles au niveau des poignets, des doigts et des
orteils.
Tout cela pour expliquer notre
embarras.
Nous répétons que les cervicalgies, brachialgies,
lombalgies et sciatalgies ne concernent pas la polyarthrite. Les talalgies (épine
calcanéenne) nont pas de rapport avec une éventuelle polyarthrite. Le hallux
valgus et les déviations de laxe des orteils vers lextérieur sont très
fréquents, en relation avec un affaissement de la voûte antérieure du pied. Ils
ne peuvent pas servir darguments en faveur du diagnostic de polyarthrite, même
si les destructions de la structure articulaire dans cette maladie peuvent
provoquer une déviation analogue.
Les radiographies
classiques peuvent apporter des arguments valables, si lon met en évidence
un pincement articulaire ou surtout des micro-érosions caractéristiques dans
les zones dinsertion de la synoviale articulaire. Une telle radiographie ne
permet pas daffirmer un épanchement ni une arthrite (en labsence dérosion).
Cest la raison pour laquelle, dans les cas douteux, on fait appel à un autre
moyen dimagerie :
- Léchographie (ultrasonographie)
est dinterprétation difficile. Dans les mains du spécialiste, elle peut néanmoins permettre
didentifier un épanchement articulaire ou une synovite (inflammation et
épaississement de la membrane articulaire ).
- LIRM, également dinterprétation
difficile, permet de mettre en évidence à la fois les structures osseuses et les parties
molles. Elle est capable de déceler des images caractéristiques, y compris les
images érosives de la polyarthrite, avant quelles soient décelables par la
radiographie standard.
Ces
méthodes dimagerie viennent en complément des arguments apportés par un examen
clinique minutieux des articulations en cause et des arguments fournis par les
examens biologiques. |