Le diagnostic de certitude dune polyarthrite rhumatoïde
débutante est toujours difficile : souvent, sur ce site, nous avons dit
que les seuls examens de laboratoire
nétaient pas fiables. Lappel à un
spécialiste en rhumatologie est nécessaire pour apprécier les manifestations
objectives, en particulier les déformations débutantes, caractéristiques de
cette maladie.
Dans votre cas particulier, lévocation dune possible crise de tétanie nest pas convaincante. La tétanie donne à la main un aspect très particulier
(main daccoucheur) avec des doigts
collés les uns contre les autres, mais sans flexion des petites articulations
interphalangiennes. Vous parlez actuellement de déformations des mains et des
pieds : un spécialiste devrait pouvoir dire sil sagit des déformations
typiques de cette maladie.
La localisation aux petites articulations des extrémités est tout à
fait compatible avec la polyarthrite, de même que les « blocages » douloureux de la mâchoire. Par contre nous
comprenons mal les douleurs de la colonne et du bassin, de même que les « petites boules » que vous décrivez
sur la nuque et la colonne. Dans la polyarthrite, on peut observer plus
tardivement des « nodules »,
mais qui se localisent à la périphérie,
dans certains endroits bien déterminés.
Pour arriver à un diagnostic de certitude, il faudrait
reprendre un status rhumatologique
complet (qui devrait être fait par un spécialiste en rhumatologie, si cela
na pas été déjà fait), dans le but de démontrer objectivement la présence de « synovites », cest à dire
dinflammations de lenveloppe synoviale de larticulation, puis de
caractériser les déformations dont vous parlez. Un examen radiologique
(complété éventuellement par une nouvelle technique dimagerie) viendrait
ensuite confirmer quil sagit bien de lésions rhumatoïdes.
Le laboratoire
est souvent trompeur.
Le plus souvent, la VS et la CRP viennent confirmer lorigine inflammatoire,
mais leur élévation nest pas obligatoire. Lest tests de Waaler Rose (déjà démodé)
et de latex ne sont pas spécifiques. Actuellement, on donne la préférence à la
recherche des anti-CCP, beaucoup plus spécifique.
Il est logique de ne pas
introduire un traitement agressif sil ny a pas de diagnostic de certitude,
mais, dun autre côté, il pourrait être regrettable de perdre du temps en
laissant la maladie évoluer. Prenez peut-être un autre avis en consultant un
rhumatologue, de préférence dans un CHU où se concentrent les spécialistes de
cette affection. |