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QUESTION 686

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J’ai des poussées darthrites qui durent environ une
semaine. les premières années, elles touchaient une articulation, par crise, le
genoux gauche, la première fois: une forte douleur, la nuit,
quelques semaines plus tard, mes deux poignets, une semaine entre les
deux, larticulation des doigts. Pas tous en même temps ! toujours par
intermittence de deux ou trois jours…le rhumatologue mavait prescrit du
voltaren pendant les crises qui réapparaissaient tous les 03 ou 04 mois…en 2007
la douleur devenait plus forte car elle concernait plus dune articulation en
même temps, lépaule et lune des chevilles, le genou et le poignet, par intermittence, durant 07 mois …un autre rhumatologue,
après analyses de sang négatives (anti ccp), me prescrit salazopyrine,
après trois mois, je n’avais plus mal, mais ,voilà qu’il y à 6 semaines
la douleur réapparaît soudainement, au coude, depuis, je ne dors plus, la
douleur est dans mon genou, trois de mes doigts, lépaule, cest affreux comme
ça fait mal …ça diminue 2 ou 3 jours et ça revient de plus belle dans dautres
articulations même la mâchoire sest enflée. le Voltaren 75, nest plus
efficace, pareillement, que
lindometacine, une injection de Solu medrole20 mg ma relativement soulagée
pour une poussée qui avait débuté en début daprès midi: jai pu, relativement
dormir.
Je vous demande de bien vouloir mindiquer les examens nécessaire, pour savoir
ce que jai et quel serait le traitement adéquat ?
Merci
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Sur ce site, nous avons souvent parlé de la difficulté du diagnostic (ou du
diagnostic précoce) de la polyarthrite rhumatoïde. Sur ce point, le problème
principal réside dans la très grande variabilité
dans ce que nous appelons la « présentation clinique » de la maladie
à ses débuts. La description que vous nous faites de votre maladie, sur environ
7 ans, évoque le tableau du « rhumatisme
palindromique », dont nous
disions dans la réponse 685 quil
pouvait évoluer dans 50% des cas vers une polyarthrite rhumatoïde classique. En
effet, vous nous décrivez, pendant les premières années, des poussées
mono-articulaires, durant deux ou trois jours, jusquà une semaine et séparées
par des intervalles libres de plusieurs semaines, jusquà trois ou quatre mois.
Plus récemment, apparaissent des douleurs
pluriarticulaires, avec des localisations périphériques assez typiques (doigts,
poignets, chevilles), avec aussi une tendance à lextension et probablement à
la bilatéralité. Larticulation temporo-maxillaire (articulation de la mâchoire
peut aussi être concernée. La réaction favorable lors de la prise
danti-inflammatoires ou après injection de Solu-Medrol confirme lorigine
inflammatoire de ce mal.
Nous navons fait jusquà maintenant que reprendre, du
point de vue du rhumatologue, les éléments que vous nous avez apportés. Vous nous demandez maintenant une chose
beaucoup plus difficile, et qui doit
concerner au premier chef le médecin qui vous examine : vous souhaiteriez que je vous dise, à distance,
comment arriver au diagnostic de certitude et comment vous soigner. Je ne peux
vous apporter quune opinion personnelle, théorique, mais bâtie sur une longue
expérience.
- Une anamnèse détaillée pourrait peut-être apporter des arguments
supplémentaires (cas de rhumatisme inflammatoire dans la famille, rythme
nocturne-matinal de la douleur, raideur, constatations denflures ou dune
légère chaleur locale, difficultés lors des manuvres de préhension,
limitation de lamplitude des mouvements de certaines articulations etc.)
- Lexamen
clinique
approfondi pourrait révéler des éléments cliniques caractéristiques de la
polyarthrite : découverte à la palpation dune synovite articulaire
ou dune téno-synovite, ou encore de nodules olécraniens, mise en évidence
dun épanchement articulaire, avec confirmation par ponction et examen du
liquide synovial etc.
- Le
laboratoire nest pas tout-puissant : des examens quon croyait spécifiques
de la maladie peuvent donner un résultat positif en dehors de cette
maladie aussi. De plus, un résultat négatif nest pas une exclusion ( cas
séro-négatifs ). En premier lieu, deux examens peuvent confirmer lorigine
inflammatoire : ce sont la vitesse de sédimentation (VS) et la C-Réactive Protéine (CRP).
Quen est-il dans votre cas ? Pour prouver lorigine
« rhumatoïde » de cette inflammation, nous disposons de la
recherche du facteur rhumatoïde (plusieurs tests à disposition) et plus
récemment des anti-CCP (une réponse négative nest pas un critère dexclusion).
- La radiographie peut apporter des arguments décisifs si elle met
en évidence, surtout au niveau des petites articulations de mains, des
images caractéristiques (déminéralisation osseuse, pincement, érosions,
images kystiques). En cas de doute une autre méthode dimagerie peut être
plus significative (IRM ou ultrasonographie).
- Ces différents éléments
doivent être confrontés sur la base des critères de diagnostic de la
polyarthrite tels quils ont été élaborés par les sociétés de
spécialistes.
Sur le plan thérapeutique, vous avez donc reçu
essentiellement des traitements anti-inflammatoires (qui suspendent
linflammation, sans modifier le mécanisme pathologique), et un traitement de fond (Salazopyrine) qui
sest apparemment révélé efficace. Il y a heureusement toute une série de
traitement de fond à disposition. Le plan thérapeutique ne peut être déterminé
que par le diagnostic de certitude et lappréciation de lagressivité de la
maladie. La suite nous intéresse. |

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je reviens vers vous , ceci sont mes
résultats…merci de me donner votre avis???
- au 28/02/2008 VS
- première heure 25…
- deuxième heure:51
- au 12/3/2008
- anticorps anti
nucléaire :néant
facteur rhumatoïde latex < 8
facteur rhumatoïde waaler rose <8
les douleurs sont beaucoup moins fortes depuis une
semaine…
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Comme nous le disions, le laboratoire nest pas tout puissant
Les résultats que vous nous donnez sont négatifs. Mais
ceci ne peut pas dire que vous ne soyez pas malade ou que vous nayez pas de polyarthrite.
On sait en effet que, souvent, des polyarthrites avérées sont séronégatives
pendant de longues périodes et que la vitesse de sédimentation reste longtemps
normale aussi.
La
parole est maintenant, une fois de plus, à lexamen clinique approfondi et aux méthodes
radiologiques. |

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Je
vous ai écris, question 686: je vous remercie pour votre réponse mais reviens vers vous pour savoir si le fait d’avoir arrêté de prendre la
salazopyrine est la cause de la reprise de mes poussées inflammatoires !?, en effet je
n’ai pas pris ce médicament pendant 10 jours ? J’ai évidemment repris ce
médicament depuis. Passée la période des »grosses douleurs » (impossible de
dormir la nuit : objet de ma première question) je continue d’avoir mal,
toujours par intermittence de 03 ou 07 jours : quant il s’agit
d’épaule ou genoux l’indometacine semble me soulager, en fait les douleurs
sont moins fortes.
Mes résultats d’analyse à février et mars sont :
Anticorps anti nucléaire : négatif
Facteur rhumatoïde latex 8
Facteur rhumatoïde waaler rose 8
Vs 1er heure 25
2ème heure 51
Acide urique sanguin 24 mg/l
En 2004 vs 1er heure 30
2ème heure 61 et CRP négatif
Dans ma famille personne ne souffre d’arthrite. La radio de mes doigts ne
révèle rien d’anormal. Je voudrais savoir si la reprise de la salazopyrine fera
disparaître les douleurs ? Si ces douleurs sont dues au rhumatisme
palindromique est-il normal d’avoir mal tous les jours : quant une
inflammation »s’éteint » une nouvelle »s’allume » ailleurs ?
Merci beaucoup pour vos réponses |

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Votre dernier message nous met dans lembarras. Dans le premier paragraphe,
vous nous dites que vous continuez à avoir mal, toujours par intermittence de 3
ou 7 jours. Dans le dernier paragraphe, vous écrivez : si ces douleurs
sont dues au rhumatisme palindromique, est-il normal davoir mal tous les
jours ?
Dans notre première réponse, et dans la réponse 685 qui la précédait, nous vous avons
expliqué la signification de ce terme « palindromique ». Nous vous
disions que votre description initiale évoquait le tableau du rhumatisme
palindromique, mais que lévolution
plus récente, avec des douleurs pluri-articulaires, sur des localisations
périphériques assez typiques (doigts, poignets, chevilles) et avec tendance à
lextension et à la bilatéralité, nous
faisait maintenant évoquer plutôt la possibilité dune polyarthrite rhumatoïde.
Jajoute que la reprise des douleurs après arrêt de la Salazopyrine parle aussi
dans le même sens.
Cest la raison pour laquelle nous vous avions décrit les
étapes indispensables pour arriver à un diagnostic de certitude. Dans notre
dernière réponse, nous vous disions : la parole est maintenant, une fois
de plus, à lexamen clinique approfondi et aux méthodes radiologiques. Nous ne
pouvons que répéter que les tests de
laboratoire négatifs que vous nous rapportez nexcluent pas le diagnostic de polyarthrite, mais la vitesse de sédimentation est à deux reprises nettement élevée, ce qui confirme
quil existe un processus inflammatoire.
La radio des doigts (plus
vraisemblablement de la main) est négative, nous dites-vous. Mais sil y a des
signes cliniques dinflammation sur ces articulations des mains, une IRM ou une
ultra-sonographie sera nécessaire, comme nous lavions dit précédemment. Ce diagnostic par limagerie est difficile et nécessite lappel à un spécialiste de
cette imagerie. Il appartient à votre rhumatologue de décider du traitement
médicamenteux. |
Votre
témoignage
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