Vous nous demandez notre avis quant au diagnostic de
polyarthrite rhumatoïde qui a été posé pour vous, en nous apportant quelques
arguments
Commençons par lanamnèse.
La localisation des douleurs initiales (deux chevilles et poignet gauche) est compatible avec un tel diagnostic. Nous
ne savons pas si les douleurs plus récentes ont la même localisation. Avez-vous
remarqué des modifications au niveau des articulations douloureuses (tuméfactions,
limitations, chaleur locale ?). Une prédominance nocturne-matinale des
douleurs, avec raideur de plus de 30 minutes au réveil, pourraient être un
argument supplémentaire. La fatigue est habituelle dans cette affection.
Nous ignorons tout des constatations qui auraient pu être
faites lors de lexamen spécialisé de lensemble de vos
articulations (enflures, épaississement des gaines tendineuses, limitations
douloureuses de certaines amplitudes articulaires, nodosités etc
)
Dans le bilan
biologique, nous retenons que la vitesse de sédimentation (25/56) est
nettement augmentée, alors que la CRP est encore dans les limites
physiologiques. Le test de Waaler-Rose
donné comme positif sans indication quantitative doit être interprété
avec réserve. Il sagit dune méthode déjà ancienne, qui mériterait dêtre
complétée par une autre méthode de recherche du facteur rhumatoïde et surtout
par la recherche des anticorps anti-CCP, beaucoup plus spécifiques de la
polyarthrite rhumatoïde.
Dans le séro-diagnostic
du Parvovirus B 19, on a mis en évidence des anticorps de type IgG à 6,5. Ce
fait témoigne dune infection ancienne, surtout si en parallèle, les anticorps
IgM sont négatifs.
Dans les techniques
dimagerie, on emploie pour commencer la radiographie des mains, puis en
cas de doute léchographie ou lIRM. Ces techniques peuvent démontrer des
images caractéristiques de la polyarthrite, que sont en particulier les
synovites, ténosynovites, érosions ou kystes osseux. A-t-on dans votre cas parlé
de tendinites ou plutôt de ténosynovites ? Quant à la scintigraphie
osseuse, elle peut mettre en évidence une inflammation ostéo-articulaire,
quelle quen soit lorigine. Il sagit dun examen qui nest pas spécifique de
la polyarthrite.
En conclusion, il persiste
pour nous aussi quelques doutes, qui pourraient être levés en confrontant les
différentes données avec un examen clinique très attentif du système
articulaire. Ce diagnostic de certitude est difficile, comme nous lavons
souligné dans plusieurs de nos récentes réponses. |