Votre message est ciblé sur la stratégie thérapeutique de la polyarthrite rhumatoïde. Pour vous
apporter une réponse précise, il faudrait avoir plus de renseignements sur les
manifestations cliniques de cette maladie, dans votre cas particulier.
Cest une maladie fréquente, qui touche les femmes
trois fois plus souvent que les hommes, dès la troisième décade (la polyarthite
infantile est un autre problème). Il est fréquent de voir des évolutions par
poussées, il est plus rare dobserver
une évolution par crises, séparées par une rémission complète. Dans
votre cas, il nest pas exclu que la maladie ait évoluée à bas bruit pendant cette période de cinq ans.
Nous ne connaissons pas les manifestations actuelles (atteinte
inflammatoire isolée, ou polyarticulaire, symmétrique ou non). Lorsque vous
dites que linflammation reprend le dessus, voulez-vous parler des tests de
laboratoire (vitesse de sédimentation et C-Réactive Protéine) ou des
manifestations inflammatoires au niveau des synoviales articulaires et des
gaînes tendineuses ?
Quoi quil en soit, en admettant que le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde
ait été posé sur des bases solides, il convient maintenant dévaluer lactivité de cette maladie en se fondant sur une
investigation clinique de lensemble du système articulaire, sur des tests
biologiques de linflammation, sur une imagerie (radiographies, si nécessaire
IRM et ultrasonographies) et sur le test global dactivité (DAS 28).
Mais venons-en à la stratégie thérapeutique.
Il est clair que les antalgiques et les
anti-inflammatoires seuls sont insuffisants, que la cortisone ne peut avoir
quun effet suspensif. Aujourdhui, lobjectif du traitement est dinduire une rémission et non plus de
simplement soulager les symptômes. En première intention, il est actuellement
habituel de choisir un traitement de
fond dit conventionnel (Methotrexate=Novatrex,
Sulfasalazine, Leflunomid=Arava, etc
). Ce choix est soumis à lacceptation par
le patient, doù limportance de la confiance accordée par le patient à son
médecin.
Pour changer de traitement, il convient avant tout de
définir léchec thérapeutique. Il est exact quon choisit le plus souvent cette
durée de traitement de six mois avant dadmettre un échec du Méthotrexat seul.
On peut alors soit combiner ce Méthotrexate à un autre traitement de fond
conventionnel, soit faire appel aux biothérapies, qui ont révolutionné le
traitement de la polyarthrite, depuis le début de ce siècle.
Il faut savoir que, avant de commencer une biothérapie, il est
indispensable de passer en revue les contre-indications, surtout les infections
en cours et les infections chroniques (tbc). La plupart de ces biothérapies
sont incompatibles avec la grossesse. Dans la panoplie des anti-TNF, il est
tout à fait normal de choisir létanercept = Enbrel, qui bénéficie dune
expérience de plus de dix ans et qui est plus facile à utiliser. Il se présente
en ampoules préremplies de 25mg ( deux injections sous-cutanées par semaine) et
de 50mg ( une injection sous-cutanée par
semaine ). Dautres biothérapies sont administrées en perfusions. |