Le diagnostic que vous nous
indiquez nous laisse perplexe. En fait, il implique une confusion entre deux
maladies totalement différentes, la polyarthrite rhumatoïde et la polymyalgia
rheumatica, qui porte également en France les noms de pseudopolyarthrite
rhizomélique (=de la racine des membres) ou de pseudo-polyarthrite des
ceintures. Dans le tableau ci-dessous vous verrez les différences entre ces
deux maladies. Du fait que vous nous donnez précisément le terme de
« ceinture » et que votre mère est traitée maintenant par la
cortisone, nous sommes portés à croire qu’elle souffre de polymyalgia
rheumatica.
Cette affection débute le plus
souvent de façon brutale, presque d’un jour à l’autre, à partir de l’âge de 60
ou 65 ans. Le diagnostic peut être difficile car il n’y a pas de tuméfaction
articulaire visible comme dans la polyarthrite. Les patients passent rapidement
dans un état d’impotence en raison de la limitation très douloureuse des
mouvements de la colonne cervicale, des épaules et des hanches.
La cortisone est le traitement
indispensable, mais pour en fixer la dose et la durée, il importe de savoir
s’il y a ou non des signes d’artérite temporale. Si c’est le cas, le
patient se plaindra de violentes céphalées (maux de tête) de la région
temporale et éventuellement de troubles visuels. On pourra constater une
tuméfaction sensible de cette artère temporale en arrière de la queue du
sourcil. Un examen ophtalmologique est alors indispensable.
Ce n’est qu’en cas d’artérite
temporale que la cortisone devra être administrée à fortes doses. Pour la seule
pseudopolyarthrite rhizomélique, on donnera des doses de l’ordre de 15 mg de
prednisone, qui apportera un soulagement spectaculaire en quelques jours. On
s’efforcera ensuite de réduire cette dose très progressivement jusqu’à une dose
de croisière de l’ordre de 7,5 à 10 mg, parfois même 5 mg par jour. Ce
traitement doit être maintenu pendant au moins une année.
Il est important de signaler que cette
affection est limitée dans le temps. Dans les premières descriptions, on
pensait fixer la durée à une année, mais l’expérience ultérieure nous oriente
plutôt vers une durée de deux années ou plus. Quoi qu’il en soit la faible dose
de cortisone ne doit pas être redoutée à condition de prévenir une ostéoporose
par un traitement préventif.
Synonymes
|
POLYARTHRITE
RHUMATOIDE Arthrite rhumatoïde Autrefois
PCE (Polyarthrite chronique évolutive)
|
POLYMYALGIA
RHEUMATICA Pseudo-polyarthrite rhizomélique (de
la racine des membres) Rhumatisme inflamm.
des ceintures
|
Age
de début
|
A
tout âge Le plus souvent autour
de la trentaine
|
Au-delà
de 65 ans
|
Mode de
début
|
Insidieux
|
Brutal, souvent
d’un jour à l’autre
|
Caractéristiques
|
Tuméfaction
douloureuse des articulations périphériques
(spéc. Mains et pieds) Inflamm.
de la synoviale articulaire
|
Limitation
très douloureuse des épaules, des
hanches et de la colonne cervicale. Atteinte
de la musculature (artérite)
|
Evolution
|
Chronique
|
Limitée
dans le temps
|
Associations
possibles
|
Psoriasis Maladie
de Sjögren (syndrome sec)
|
Artérite
temporale (artérite giganto-cellulaire)
avec céphalées, troubles
visuels
|
Traitement
|
AINS Traitements
de base (spéc.Methotrexate) cortisone
en cas d’échec
|
Cortisone
seule
|
|