Question 918
Des douleurs au niveau du poignet droit ont commencé fin mars 2011, après énormément de mouvement des mains du à mon travail très physique et manutention. Mon médecin pensait à une tendinite au poignet qui s’est propagé aux coudes. Donc j’avais une tendinite aux 2 poignets et aux 2 coudes (épicondylite et épitrochléite). J’ajoute aussi que j’avais également beaucoup de fourmillement dans les 2 mains. Après 3 mois, les fourmillements et les douleurs ont pratiquement disparus mais je sentais malgré tout une petite « raideur » au poignet comme si mon poignet avait du mal se tourner ou à faire des rotations ajoutés de quelques douleurs lors des rotations de trop grandes amplitudes. Ayant repris le boulot à plein régime (j’ai travaillé pendant 2 jours en sollicitant intensément mon poignet), mes douleurs au poignet droit uniquement sont réapparues: c’était début juillet. Ne sachant plus quoi faire, mon médecin m’a orienté vers une rhumatologue. Le rendez vous était fixé le 8 septembre 2011(un mois et demi après).Fin juillet, je me suis rendu compte que mon poignet droit était légèrement gonflé en plus des douleurs lors des mouvements. J’ai mis mon poignet au repos total pendant tout le mois d’Aout et j’ai porté l’attelle 24h/24. Les fourmillements revenaient de temps en temps aux 2 mains mais je sentais que ma main droite avait gonflé (mes doigts) et qu’elle avait beaucoup plus de difficulté à attraper des choses à mon rendez vous avec la rhumatologue, elle m’a fait faire des prises de sang, radio, écho et électromyogramme Elle s’est rendu compte que mon poignet n’arrivait pas à plier vers le bas. Prise de sang: Facteurs Rhumatoïdes négatifs, VS 1ere heure: 15mm, 2e heure: 30mm Mais la maladie de lyme: positif en ImG (sérodiagnostic). Radio : pincement radio naviculaire et un relatif blocage articulaire. L’écho n’a rien révélé .L’électromyogramme ne révèle pas d’anomalie au niveau du nerf. Elle diagnostique une monoarthrite du à la maladie de Lyme (29 septembre). Elle me prescrit de la rocéphine 2g par jour pendant 14 jours en injection sous cutanée. Je précise que je n’ai eu aucuns autres symptômes de la maladie de lyme que la douleur, inflammation et raideur articulaire ma question est: N’ayant pas remis la positivité de la maladie de Lyme en question, pourquoi est ce mon poignet qui est touché, et non une autre articulation (comme par exemple le genou ou l’épaule qui sont les plus touchés dans la maladie de Lyme)? J’aurais pu avoir une arthrite ou tendinite au poignet droit et avoir une arthrite à autre articulation du a la maladie de Lyme? Autrement dit est ce réellement la borréliose qui a provoqué l’arthrite de mon poignet droit? Une remarque importante: ma rhumatologue pense que j’ai pu avoir une tendinite aux coudes qui s’est propagé aux poignets mais que mon poignet a une monoarthrite du a la maladie de Lyme ma 2e question est le blocage articulaire va t il disparaitre? Pourrais-je un jour plier mon poignet à nouveau? Je pose cette question car premièrement ça me gène énormément et deuxièmement j’ai entendu dire que les érosions du cartilage ou de l’os sont irréversibles du à l’arthrite. Ma rhumatologue me dit que oui mais j’ai quand même peur car il est tellement raide que c’est impossible à faire 5 degrés vers le bas. Si oui? Dans combien de temps? Merci docteur de me répondre
La maladie de Lyme a été évoquée deux fois seulement sur ce site (Voir les réponses 292 et 456).
Pour répondre à votre demande particulière, je fais appel à notre expérience personnelle et aux recommendations données en Suisse (plusieurs régions de notre pays, à des altitudes moyennes, sont touchées par la présence de tiques, qui peuvent être porteuses de la Borelia Burgdorferii, agent responsable de cette maladie).
Ce diagnostic de maladie de Lyme est évoqué bien sûr lorsque le patient a une anamnèse de piqure de tique (à savoir si, dans la région habitée par ce patient, les tiques sont porteuses de Borelia). La première manifestation est l’érythème chronique migrant : tache ronde, rouge avec centre plus pâle, nettement limitée, à bord légèrement surélevé.
Plus tard (entre deux semaines et deux mois), on pourra voir apparaître des manifestations articulaires : le plus souvent, il s’agira effectivement d’une monoarthrite du genou, parfois d’une oligo-arthrite ( genou, coude, cheville ). Dans le cas d’une grosse articulation, le diagnostic de l’arthrite peut se faire par un examen du liquide synovial. Mais, le plus souvent, on procèdera à un examen sérologique ( PCR, ELISA ).
Cet examen sérologique est là pour confirmer un examen clinique. Une sérologie positive, à elle seule, sans les manifestations cliniques caractéristiques, ne suffit pas, à notre avis, pour justifier un traitement antibiotique. En effet, un test sérologique positif ne prouve qu’un contact, peut-être déjà ancien, avec les Borelia, mais ne dit rien d’une infection actuelle, ni de son activité. On nous dit d’ailleurs que les sérologies positives sont plus fréquentes que les maladies actives.
Dans votre description, nous trouvons des tendinites et des douleurs d’insertions, qui pourraient être d’origine mécanique (professionnelle). Les fourmillements, s’ils sont localisés aux deux derniers doigts, évoquent une souffrance du nerf cubital, ou encore, s’ils sont localisés aux trois premiers doigts, une compression du nerf médian dans le canal carpien. D’autre part, le gonflement du poignet droit, et peut-être des doigts, évoque une arthrite de l’articulation radio-carpienne ( qui expliquerait la limitation fonctionnelle et, sur les clichés radiologiques, le pincement radio-naviculaire).
Ces clichés radiologiques montreraient-ils des érosions osseuses en bordure des surfaces articulaires, une déminéralisation ou des micro-kystes osseux ?
Pour répondre à l’une de vos questions précises, je dirai qu’une arthrite de Lyme ne pourrait pas expliquer ce pincement articulaire. Si la radiographie classique du poignet ne suffit pas, il conviendrait de la compléter par une ultrasonographie ou même par un IRM de la main. Ces documents complémentaires devraient permettre de diagnostiquer ( ou d’exclure ) une polyarthrite débutante. Le choix de l’attitude thérapeutique ultérieure dépendra d’une réévaluation clinique et d’une imagerie complémentaire.
Nous restons à votre disposition.
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