Votre question nous ramène à
l « arsenal médicamenteux » et à la « tactique »
thérapeutique dans la polyarthrite rhumatoïde.
Comme vous le savez, il faut
distinguer deux grandes classes de médicaments. Les uns (anti-inflammatoires
non stéroïdiens, comme le Celebrex, ou stéroïdiens) ne fond que suspendre les
effets de linflammation et cela de façon transitoire. Les autres (traitements
de fond) ont lambition dattaquer la maladie rhumatoïde elle-même, en visant
une action à long terme. Il est habituel dassocier ces deux types de
médication.
La difficulté est de choisir
et de planifier le traitement de fond en puisant dans la panoplie des
moyens à disposition. Il faut savoir :
- Certains médicaments, autrefois au premier plan,
comme les sels dor, sont actuellement délaissés en raison de la sévérité
de leurs effets secondaires.
- Dautres médicaments comme la Salazopyrine ou les
antimalariques, ont une efficacité reconnue, pouvant être suffisante pour
des maladies peu agressives.
- Le Methotrexate est reconnu actuellement comme le
médicament le plus maniable ambulatoirement parmi les immunosuppresseurs,
mais ses effets secondaires nécessitent une surveillance attentive.
- Le léflunomide (Arava®) lancé en 1998, disponible en Suisse depuis environ 3 ans,
représente un enrichissement important.
- Pour chacun de ces traitements de fond, le
traitement peut se heurter soit à des phénomènes dintolérance
(« allergie » comme dans votre cas, ou effet secondaire
intolérable) soit à une non-réponse. Les patients « non-répondeurs »
représentent pour chaque médicament un pourcentage non négligeable ;
ils ne peuvent pas être connus à lavance, mais seulement après une longue
période dobservation sous ce médicament.
- Ces dernières années de nouveaux médicaments
arrivent sur le marché : cest le cas des médicaments anti-TNF (voir
réponse à la question 92) et de lantagoniste du récepteur de
lInterleukine 1 (IL-1Ra) commercialisé cette année aux USA sous le nom de
Kineret.
- Il est bien évident quil sagit là de médicaments
d « avant-garde » qui sont réservés aux échecs
des traitements de fonds « classiques ». Nous vous donnons
cette indication pour répondre à votre dernière question : avec les
nouvelles acquisitions de la recherche fondamentale sur les mécanismes
complexes de linflammation rhumatismale, on peut sattendre au
développement de nouvelles thérapeutiques de fond.
Dans votre cas particulier, cest lévaluation
précise du potentiel inflammatoire de votre maladie et de vos expériences
thérapeutiques antérieures qui guidera votre médecin vers un plan médicamenteux
efficace. |