Il est fréquent que la polyarthrite rhumatoïde (PR)
commence dans les suites d’un accouchement. Si je compte bien, votre maladie
date d’un peu moins de deux ans. Vous prenez pour cela de la cortisone (encore
actuellement ?) et du Plaquenil.
Parmi les traitements « classiques » de la
PR, on a l’habitude de distinguer :
- Les traitements « suspensifs » (tels que la cortisone
et les anti-inflammatoires non stéroïdiens), qui ne font que suspendre de façon
transitoire l’inflammation. Cette inflammation peut en général être bloquée
de façon spectaculaire par la dose de 40 mg que vous avez reçue, mais elle récidive
à l’arrêt du traitement, ce qui a fait dire que la « lune de miel
cortisonique » était aussi très brève.
- Les traitements dits « de fond » (au nombre desquels
figure le Plaquenil), c’est-à-dire les traitements qui ont l’ambition de
modifier le cours de la maladie en attaquant à différents niveaux le mécanisme
même qui aboutit à la manifestation articulaire.
Ad1. – La cortisone est certes un anti-inflammatoire
puissant, mais elle est grevée d’effets secondaires (si nombreux qu’il est
difficile de les énumérer), d’autant plus sévères que la dose est plus
forte et la durée d’application plus longue. A notre avis, l’usage des stéroïdes
doit être strictement réservé aux cas dans lesquels le bénéfice à court
terme dépasse largement les risques à long terme liés à la prise de ce médicament.
Ce peut être le cas par exemple s’il faut conserver absolument la capacité
de travail et la maîtrise des activités ménagères.
Ce n’est que chez les patients présentant une
maladie particulièrement active, malgré une association
d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et de médicaments de fond, sur une période
suffisamment prolongée, qu’on peut être amené à poursuivre à longue échéance
un traitement à faible dose de cortisone (inférieur à 10mg de prednisone
par jour).
Ad2.- Il existe toute une série de traitements de fond
de la PR. Les uns sont plus efficaces que d’autres, mais chacun a ses
effets secondaires qui le caractérisent.
Le Plaquenil est reconnu comme efficace dans la PR,
mais cette efficacité, d’après de nombreuses études cliniques, est inférieure
à celle de médicaments tels que la Salazopyrine et surtout le Methotrexate.
Quant aux effets secondaires du Plaquenil (à 200mg par
jour), ils sont relativement modestes (allergies cutanées, anomalies sanguines,
dépôts cornéens réversibles) Les doses de 400mg administrées sur des années
(plus de trois ans) provoquent une atteinte grave de la rétine. De toute façon,
s’il n’y a pas de réponse à ce traitement après six mois, il faudrait
envisager un autre traitement de fond.
Au
vu des renseignements que vous nous donnez, je pense qu’il serait judicieux de
réévaluer le potentiel inflammatoire de votre maladie (examen clinique
spécialisé et contrôles sanguins) puis de rediscuter le plan thérapeutique
avec un rhumatologue ou une consultation spécialisée. |