Vous nous
dites que vous souffrez depuis dix ans de douleurs poly articulaires et de
douleurs de la colonne cervicale. Mais nous ignorons sur quelles bases
cliniques, biologiques et radiologiques le diagnostic de polyarthrite
rhumatoïde a été posé. Avant de proposer un plan thérapeutique nouveau, il
faudrait avoir un diagnostic de certitude.
Si ce diagnostic est certain, nous avons
lhabitude de faire appel à un traitement de fond, qui a lambition dagir sur
la maladie rhumatoïde. Ce nest quen cas déchec des traitements de fond
classiques, et notamment du méthotrexate, que nous recourons aux traitements
nouveaux, dits biologiques, comme le Remicade. La difficulté demploi de ce
dernier médicament, les risques associés et surtout le prix de revient nous
obligent à réserver ce médicament,
certes très efficace, aux échecs des
autres thérapeutiques.
La cortisone
nest pas un traitement de fond. Elle a un effet
suspensif, en « suspendant » les effets de linflammation. Si ce
médicament est nécessaire au vu de lintensité de linflammation, on utilise la
voie buccale, qui permet une efficacité régulière et continue en recherchant la
dose minimale pour ne pas entraîner trop deffets secondaires (si possible une
dose orale inférieure à 10 mg de prednisone par jour). Les injections
intramusculaires sont très utiles pour des maladies aiguës, mais dans les
maladies chroniques elles narrivent pas à maintenir une efficacité « en
plateau » (il sagit plutôt de vagues avec des périodes deuphorie et des
passages à vide).
Les études pharmacologiques évoquent une
efficacité qui peut sétaler entre une et quatre semaines suivant la rapidité
de résorption et délimination du médicament, facteur très variable dun
patient à lautre. Daprès notre expérience sur des cas aigus, la durée
defficacité est plus proche de deux que de quatre semaines.
Dans votre cas particulier, nous devons craindre les effets nocifs à
long terme de la cortisone spécialement au niveau osseux. Il serait judicieux
de revoir avec votre rhumatologue un programme thérapeutique en faisant appel
aux traitements de base « classiques ». |