Avant de répondre à vos questions, je voudrais
apporter les remarques préliminaires suivantes :
- Des antécédents familiaux d’arthrose ne peuvent en aucun cas
expliquer des crises douloureuses polyarticulaires apparaissant chez vous à
l’âge de 27 ans.
- Les seules douleurs (vous ne parlez pas d’autres manifestations
objectives) et surtout les douleurs diffuses et irrégulières (vous
parlez de « crises ») ne suffisent pas pour poser un diagnostic de
PR (voir réponses aux questions 8, 10 et 23)
- Si votre médecin n’a pas commencé un traitement de polyarthrite,
c’est vraisemblablement parce qu’il n’avait pas un diagnostic de
certitude.
- Vous nous parlez d’analyses sanguines « positives ».
Là également, je dois dire que ni une vitesse de sédimentation élevée, ni même
un test au latex positif ne suffisent à poser un diagnostic de PR. Ce
diagnostic ne peut se baser que sur la conjonction d’arguments anamnestiques,
cliniques, biologiques et même radiologiques.
Ainsi donc, avant de paniquer « devant cette
maladie », il convient de remettre en question le diagnostic, sur la base
des critères classiques.
Les réponses à vos questions ne sont valables que
pour un diagnostic certain de PR.
- Votre jeune âge ne doit pas influer sur la décision thérapeutique.
Actuellement, tous les rhumatologues s’accordent pour dire que le traitement
doit être introduit précocément (mais pas avant le diagnostic !), et
cela d’autant plus que nous disposons de nouveaux traitements plus efficaces
que les anciens.
- L’arthrite chronique juvénile (début à l’enfance et à
l’adolescence) « vise » particulièrement la colonne cervicale.
Par contre, la PR commençant à l’âge adulte ne fait pas de
manifestations cervicales avant de longues années d’évolution. La
colonne lombaire n’est pas concernée par cette maladie.
- En tant que « rhumatologue classique », nous estimons que les
traitements homéopathiques à eux seuls sont impuissants pour freiner
l’évolution. Par contre, nous savons que certains homéopathes prescrivent en
association avec les traitements de fond classiques le rhus toxicodendron et les
oligo-éléments.
- La PR s’accompagne habituellement d’un état de fatigue, mais
cette fatigue est tout aussi typique de la polyinsertionite par exemple. Les
craquements et les ankyloses ne sont présents qu’après une très longue évolution
de la PR.
Il
nous reste à espérer pour vous qu’on puisse trouver un autre diagnostic que
celui de la PR. |