Vous
ne nous donnez aucun renseignement sur les manifestations articulaires qui ont
conduit à poser ce diagnostic de polyarthrite rhumatoïde. Nous partons du
principe que ce diagnostic a été fondé sur les critères anamnestiques,
cliniques, biologiques et radiologiques classiques. Il serait en particulier
intéressant de savoir si dans votre cas le facteur rhumatoïde est positif, car
on trouve dans la littérature médicale quelques rares cas de « polyarthrite
allergique », dans lesquels le facteur rhumatoïde est le plus souvent
négatif.
Cette
réserve étant exprimée, nous en venons au problème des régimes (plus souvent de
privation que dadjonction) dans la
PR. Les patients atteints de cette maladie sont souvent
tentés de rechercher une aide dans la manipulation de leur régime alimentaire.
Dans une étude personnelle portant sur une centaine de patients, nous avions
rapporté que 40% dentre eux avaient par périodes manipulé leur régime.
Dautre
part, dans la littérature médicale, on retrouve des descriptions de cas
isolés, « anecdotiques », où tel patient remarquait une
aggravation lors de la prise dun aliment précis ( lait, viande, produits de
conservation etc.). Panush, en l983 a traité 40 polyarthritiques par un régime
spécial excluant les produits laitiers et les additifs alimentaires. Seuls deux
dentre eux ont remarqué une nette amélioration, alors quil ny avait aucun
changement chez les autres.
Un
autre auteur a essayé daméliorer une série de patients en leur administrant un
régime lacto-végétarien ( !), sans obtenir de changement en ce qui
concerne la douleur, la raideur et la consommation danti-inflammatoires.
Il
faut dire quil est difficile dans ce domaine daboutir à une certitude. Comme
dans lexpérimentation de nouveaux médicaments, il faudrait pouvoir appliquer
la méthode de « double aveugle », où ni le malade, ni le médecin ne
sait ce qui est administré. Or, le malade voit ce quil mange
et les essais
dadministrer sous forme de gélules le produit incriminé ( ou un placebo ) ne
sont pas faciles à conduire dans le cas particulier.
En conclusion, nous enregistrons les rares cas publiés
par des auteurs reconnus ( un cas isolé le plus souvent ), mais on ne peut pas
en généraliser la signification. Dans un cas semblable au vôtre, il serait donc
judicieux que le médecin fasse une anamnèse diététique précise et recherche une
éventuelle allergie au gluten. Dautre part, il faut rappeler que, dans la
polyarthrite plus encore que dans la population générale, un apport calcique
suffisant est à contrôler. |