On
pourrait effectivement envisager une relation entre les deux affections. Vous
nous dites que vous avez subi en 1997 une hémicolectomie droite suite à une
péritonite stercorale. Jen déduis quil y avait donc une perforation colique : en labsence de plaie perforante ou
dintervention chirurgicale préalable, nous savons que la maladie de Crohn et la rectocolite
ulcéro–hémorragique peuvent provoquer une telle perforation.
Or,
il se trouve que la pelvispondylite, ou spondylarthrite ankylosante, peut être
associée à lune ou lautre de ces deux maladies inflammatoires du gros
intestin. Les patients qui en sont atteints auraient dans 6% des cas une
spondylarthrite et dans 15% des cas une arthrite sacro-iliaque (statistiques
déjà anciennes).
Lattitude
thérapeutique sera difficile à déterminer. En effet, les anti-inflammatoires
non-stéroïdiens, qui sont le premier traitement de choix pour la
spondylarthrite, ne sont pas précisément bien tolérés par le colon. Les anti-
TNF sont efficaces aussi bien pour les grands rhumatismes inflammatoires que
pour le Crohn et la RCUH. Si
ce traitement devait être choisi, il faudrait surveiller de façon très
attentive le risque infectieux, car il diminue les mécanismes de défense contre
linfection.
A toute fins utiles, je vous signale que léquipe du
Service Universitaire de Gastro-entérologie du CHUV est particulièrement
compétente dans ce domaine. Si cela na pas été fait, vous pourriez bénéficier
dun avis supplémentaire
Complément
Dans
votre premier message, vous nous disiez quon venait de diagnostiquer chez vous
une spondylarthrite ankylosante. Dans le second, vous nous parliez de douleurs
des sacro-iliaques. Il serait important de savoir sur quels critères
anamnestiques, cliniques, biologiques et radiologiques ce diagnostic a été
posé, car la spondylarthrite est beaucoup moins fréquente chez la femme que
chez lhomme.
En
ce qui concerne maintenant le problème digestif, javais évoqué les diagnostics
possibles de maladie de Crohn et de RCUH,
en labsence de plaie perforante ou dintervention chirurgicale préalable. Or
vous nous dites que la perforation est survenue lors dune opération pour
adhésiolyse. Les adhérences, à ma connaissance, ne sont pas spontanées, mais
provoquées par une irritation inflammatoire du péritoine ou encore par une
intervention chirurgicale préalable. Est-ce le cas ?
En conclusion, il nous paraîtrait important de
réévaluer les éléments qui ont conduit à poser le diagnostic de sacro-iliite
puis de spondylarthrite. Sagissait-il éventuellement dune sacro-iliite
infectieuse post-péritonite ? Il nous intéresserait de connaître la
conclusion. Pour notre part, nous ne pouvons pas conclure car il nous manque
beaucoup déléments. |