Votre question porte
vraisemblablement sur la pseudo polyarthrite rhizomélique. Cette dénomination
française est l’équivalent de polymyalgia rhaumatica, terme utilisé en
anglais, en allemand et en italien, couramment employé également en Suisse.
Il s’agit d’une maladie
inflammatoire systémique (ce qui veut dire qu’elle n’est pas centrée
sur l’articulation elle-même, mais qu’elle intéresse également et même
primordialement les vaisseaux et les muscles). Elle est caractérisée par des
douleurs et une raideur de distribution rhizomélique (concernant la
racine des membres), à savoir la nuque et les épaules ainsi que les hanches. A
ce tableau s’associe fréquemment une artérite à cellules géantes (artérite
temporale, maladie de Horton), qui provoquera des maux de tête violents à
localisation temporale, éventuellement un épaississement douloureux de l’artère
temporale (entre le sourcil et le pavillon de l’oreille) et même des troubles
visuels.
La maladie se manifeste par
une fatigue importante, une raideur douloureuse de la nuque, des épaules et des
hanches pouvant conduire rapidement à une impotence.
La pseudo polyarthrite
rhizomélique est une maladie qui touche les individus âgés, elle est rare
avant 50 ans et prédomine chez la femme.
Le diagnostic se base
essentiellement sur la symptomatologie décrite et sur l’absence habituelle de
phénomènes d’arthrite (enflure et épanchement d’une articulation périphérique).
Le diagnostic est confirmé par une élévation très importante de la
vitesse de sédimentation (le plus souvent supérieure à 100mm/h). En cas
de symptômes évocateurs d’une artérite, on peut également confirmer le
diagnostic par une biopsie de l’artère temporale. Si le diagnostic est
correct, le patient réagira de façon spectaculaire et très rapidement (en
48h. le plus souvent) à un traitement de cortisone : nous avons
l’habitude de prescrire une dose initiale de 15 mg de prednisone, puis de
maintenir une dose comprise entre 10 et 15 mg par jour sur une très longue période,
de l’ordre d’une année.
Il ressort de ce qui précède
que la pseudo-polyarthrite rhizomélique est radicalement différente de la
polyarthrite rhumatoïde sur le plan clinique ; elle l’est aussi sur le
plan de l’histologie, de la thérapeutique et du pronostic. Correctement traitée,
la pseudo-polyarthrite rhizomélique guérira sans séquelles.
La difficulté vient du fait
que cette maladie peut être confondue avec une polyarthrite rhumatoïde à début
tardif : en effet, la polyarthrite des gens âgés peut intéresser
d’abord les épaules et les hanches, mais elle s’accompagne rapidement
d’arthrites périphériques.
Si
votre diagnostic de pseudo-polyarthrite rhizomélique est correct, vous devriez
pouvoir, d’entente avec votre médecin, envisager de baisser
progressivement la dose de Cortancyl. A mon avis, il n’est pas souhaitable
de commencer le sport sous cette dose élevée de cortisone. Quant au magnétisme,
il n’a pas sa place dans une telle maladie. |