Dans
notre réponse à la question 55, nous
passions en revue les différentes formes de
connectivites (maladies inflammatoires du tissu conjonctif) :
certaines sont diffuses (lupus érythémateux disséminé = LED), dautres
« visent » plus particulièrement les glandes salivaires (maladie de
Sjögren), les muscles (polymyosite et dermatomyosite), les vaisseaux (périartérite
noueuse et vascularites diverses), les viscères (granulomatose de Wegener), les
cartilages (polychondrite) etc
La plupart de ces syndromes saccompagnent, à
un moment ou à un autre de leur évolution, de manifestations articulaires qui
peuvent évoque les poussées darthrite, comme on les voit de façon plus
continue dans la polyarthrite rhumatoïde. Votre question se trouve donc aux
confins de la PR,
qui justifie la grande majorité des questions qui nous sont posées.
Vous
nous dites que vous souffrez depuis 2001 dun syndrome de Sharp, sans nous donner de renseignements sur les
manifestations cliniques de cette affection. Il faut savoir que le syndrome de
Sharp est une maladie auto-immune systémique qui ne correspond pas aux critères
des connectivites majeures que nous avons énumérées ci-dessus. Elle
« emprunte » des manifestations à plusieurs de ces connectivites (polyarthralgies,
arthrites, phénomène de Raynaud, doigts boudinés, sclérodactylie, myosite,
hypomobilité oesophagienne, et moins fréquemment participation pulmonaire,
cardiaque, rénale, cutanée etc
) Ne vous laissez pas impressionner par ce
programme, car ce diagnostic nest pas encore confirmé ! Pour affirmer un tel diagnostic, il faut
remplir un certain nombre de critères cliniques définis sur le plan
international. De plus sur le plan du laboratoire, lélévation de la vitesse de sédimentation et de la CRP, lhypergammaglobulinémie
et lélévation des antinucléaires de suffisent pas. On retient comme critères
de diagnostic une forte augmentation des anti-nucléaires, de fluorescence
mouchetée et surtout une élévation significative
des anticorps anti-U1RNP, qui sont caractéristiques de ce syndrome relativement
rare.
Le
syndrome du canal carpien est par contre une manifestation très fréquente,
surtout chez la femme. Il sagit dun syndrome douloureux accompagné de
paresthésies dans des trois premiers doigts de la main : La cause est une
compression du nerf médian dans le canal carpien, suite à un épaississement des
gaînes tendineuses des tendons féchisseurs (surmenage mécanique, inflammation
de cause variée).
Nous ne disposons pas de renseignements cliniques qui
puissent nous autoriser à vous donner un avis valable. Il nous paraît cependant
que ce diagnostic (rare) mériterait dêtre remis en question sur la base dune
réévaluation clinique approfondie, complétée par un bilan sanguin exhaustif.
Etant donné une fois de plus la rareté du syndrome, il serait justifié de vous
adresser pour cela à la consultation rhumatologique dun centre universitaire.
Le canal carpien est un épiphénomène. Le traitement de Plaquenil est subordonné
à la confirmation du diagnostic. |