La spondylarthrite ankylosante (pelvispondylite
rhumatismale, maladie de Bechterev ) paraît plus fréquente en Afrique quen
Europe. Il sagit donc dune maladie inflammatoire qui « vise » tout
dabord les articulations sacro-iliaques, puis la région lombaire. Elle a
tendance à sétendre de bas en haut jusquà toucher la nuque (parfois le sternum).
Dans nos régions, il y a une association marquée avec luvéite. Par contre, nous ne
connaissons pas dassociation avec
une « néphrite interstitielle » ou une « cystite
interstitielle » comme vous le mentionnez.
Sagirait-il
plutôt dune amylose, qui se
manifeste par une albuminurie, une élévation de la créatinine sanguine et une
insuffisance de la fonction rénale ? Dans ce cas, on pourrait envisager
une relation entre les deux.
Dautre
part, il faudrait envisager une autre affection qui peut conduire aux
manifestations vertébrales décrites dans la pelvispondylite : il sagit de
la maladie de Reiter (ou syndrome de
Fiessinger-Leroy-Reiter ) qui associe urétrite, conjonctivite, arthrite puis
éventuellement spondylarthrite. Cest lanamnèse qui pourrait confirmer un tel
diagnostic, car laffection commence par de pénibles urétrites récidivantes.
En ce qui concerne le traitement de la
spondylarthrite, nous donnons la préférence aux anti-inflammatoires
non-stéroïdiens, qui sont souvent suffisants, sans quon ait besoin de recourir
aux dérivés de la cortisone, qui diminuent les défenses contre les infections.
Nous sommes prêts à répondre à dautres questions si vous nous donnez dautres
détails, notamment sur les critères qui ont conduit au diagnostic de néphrite
et de cystite.
Complément
Le
complément dinformations que vous nous envoyez na donc pas permis de
confirmer le diagnostic de néphrite interstitielle et na pas permis de
confirmer une infection chronique par chlamydia ou par le bacille tuberculeux,
mais nous ne sommes pas informés sur les résultats de lUIV, ni sur les
contrôles de la fonction rénale. Il nen reste pas moins que tout cela nexclut
pas une irritation et une infection chronique des voies urinaires basses
(cystite
et urétrite à répétitions). Quant aux douleurs de la région des reins, nous
sommes tentés de les mettre sur le compte de la spondylarthrite ankylosante
elle-même : quand on dit quon a « mal aux reins », cest le
plus souvent la colonne lombaire qui souffre. Il ne faut pas craindre pour ces
deux reins, surtout sil ny a pas de preuve actuelle de latteinte de la
fonction rénale. Lexamen du sédiment urinaire et les contrôles de lurée et de
la créatinine dans le sang sont déterminants. De plus, il faudrait pouvoir
connaître par un examen microbiologique lagent responsable de ces infections.
Comme nous le disions dans notre première réponse, ce
nest pas la spondylarthrite ankylosante qui provoque ces ennuis secondaires,
mais il y a bel et bien une liaison entre le syndrome de
Fiessinger-Leroy-Reiter et cette spondylarthrite ankylosante. Le traitement de
cortisone est certainement efficace pour maîtriser linflammation au niveau
vertébral, mais il ne facilite pas la guérison des infections chroniques des voies
urinaires.
Complément 2
Merci de nous avoir donné des renseignements complémentaires au sujet de
lurographie intra-veineuse. Nous ne savons toujours pas sur quels arguments
votre médecin vous a parlé dune inflammation des uretères (et non pas de
lurèthre car nous nen avons quun) et de la vessie. Peut-être a-t-il procédé
à une cystoscopie ? Nous pouvons vous rassurer sur dautres points :
- la dilatation de
lun ou lautre des calices du rein est une constatation anatomique banale.
- le kyste rénal
est fréquent, sans signification pathologique.
- les angiomes
hépatiques sont également une découverte dexamen et nont pas de
responsabilité dans votre tableau clinique.
En même temps que vous nous
apportez ces résultats dexamen, vous nous donnez dautres symptômes, dont
labondance nous déroute. Les ballonnements, la perte des cheveux, les
migraines, les taches cutanées ne peuvent pas être rattachés au diagnostic de
spondylarthrite ankylosante, ou tout au moins, nous ne connaissons pas une
telle relation.
Par
contre, nous avons relevé cette notion de « phlébites
aux yeux ». Il doit sagir là du résultat dun examen du fond dil.
Il faut préciser que la spondylarthrite ankylosante est connue pour
saccompagner parfois duvéites antérieures (inflammation de la chambre
antérieure et de liris). Si on a constaté chez vous réellement des thrombophlébites sur les veines rétiniennes, cela évoque pour
nous une autre pathologie : il pourrait sagir dune vasculite dune autre origine que la Sp.A., ou peut-être dune
maladie de Behcet (qui sassocie plutôt à des arthrites périphériques quà une spondylarthrite).
Comme vous le voyez, tout cela nest pas simple. Que
faut-il vous conseiller ? En premier lieu, de réévaluer la situation
oculaire par un nouvel examen du fond
dil (nous ignorons de quand date la constatation des phlébites). Ensuite
de revoir votre rhumatologue pour un bilan
rhumatologique (activité actuelle de la sp.a), rénal (fonction rénale) et surtout immunologique (anticorps anti-nucléaires, ANCA, recherche de la
cryoglobulinémie etc.). Le programme thérapeutique ultérieur dépendra des
résultats de cette nouvelle évaluation. La suite nous intéresse
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