Votre message illustre une fois de plus les difficultés de diagnostic des maladies articulaires inflammatoires, dans la
période initiale (Voir réponses 96, 153,
164, 209, 307, 403).
Dans votre cas particulier, nous
sommes demblée frappés par la forte « agrégation familiale »
cest à dire par le nombre élevé de polyarthrites dans votre famille (3 cas,
sans compter un cas de psoriasis). Il est donc normal de rechercher aussi une
polyarthrite pour expliquer vos douleurs personnelles.
Je retiens que votre maladie débute donc à 18 ans, mais
vous ne nous donnez pas déléments pour en apprécier lévolution au cours de
ces deux dernières années. Vous nous
décrivez des douleurs très aiguës, jour et nuit, avec des « blocages » intermittents, de durée
variable. Ces sensations douloureuses concernent les deux mains (prédominance
sur les deux derniers doigts, ce qui est inhabituel dans la polyarthrite rhumatoïde),
les chevilles et la hanche. Vous insistez sur des sensations thermiques
anormales (mains brûlantes ou glacées). Vous parlez
dune enflure de ces mains, mais sans nous apporter la confirmation dune
enflure localisée à une articulation précise, sans nous donner darguments en
faveur dune enflure synoviale au niveau dune articulation ou dun tendon.
Le diagnostic dune polyarthrite débutante doit sappuyer
sur des arguments anamnestiques (votre description évoque
cette maladie, mais certains aspects ne sont pas concordants), cliniques (il faut que lexamen médical
puisse mettre en évidence la synovite caractéristique), radiologiques (cest au niveau des petites articulations des mains
quon trouve les premières preuves, sur les clichés radiologiques, complétés si
nécessaire par une autre technique dimagerie), biologiques enfin (accélération de la vitesse de sédimentation,
élévation de la C-réactive Protéine, mise en évidence du facteur rhumatoïde,
positivité des anticorps anti-CCP
)
Etant donné la notion dun cas de psoriasis dans votre
famille, il conviendrait de rechercher sur vous même une éventuelle trace de ce
psoriasis dans les endroits « classiques » que sont les ongles et
lombilic (où lon peut trouver la preuve du diagnostic avant les lésions
évidentes de la région olécranienne). Larthrite en relation avec le psoriasis
présente des divergences par rapport à la polyarthrite rhumatoïde (Voir
réponses 109, 119, 142, 180, 346, 564, 567,
576).
Les sensations thermiques anormales que vous décrivez aux
mains mériteraient peut-être une investigation angiologique.
Pour mieux comprendre votre
cas, il serait utile de connaître vos réactions aux divers traitements qui ont
pu vous être conseillés depuis deux ans. |