Votre message a retenu notre
attention : comme beaucoup dautres messages que nous recevons, il révèle
ce besoin, tout à fait
compréhensible, dun diagnostic de
certitude pour la polyarthrite rhumatoïde.
Mais, le médecin, le rhumatologue en
particulier, aimerait lui aussi avoir cette certitude du diagnostic avant de
planifier un traitement de longue durée ! Bien plus, il aimerait pouvoir
poser un diagnostic précoce de la polyarthrite rhumatoïde pour éviter quelle
ne cause trop de dégâts avant quelle soit maîtrisée.
Si vous consultez les réponses 405, 560,
615, 617, 620, 630, 633 et 637, vous trouverez un énoncé des principaux
arguments sur lesquels ce diagnostic de certitude doit sappuyer. Parmi tous
les critères, les éléments objectifs fournis par lexamen spécialisé de
lensemble du système articulaire sont à notre avis les plus importants. Mais
il suffit que cet examen soit trop rapide ou paraisse trop superficiel, pour
que le malade doute
Nous ne pouvons pas vous en vouloir.
Mais reprenons votre cas
particulier. Dans votre cas, la symptomatologie articulaire apparaît
« noyée » dans dautres plaintes subjectives qui ont conduit le
psychiatre à vous prescrire des antidépresseurs. Lensemble dure depuis dix
ans, mais nous ne savons précisément de
quand datent les douleurs articulaires proprement dites (mains, pieds,
chevilles, épaules et coudes). Il ny a habituellement, dans ce diagnostic, pas
de rougeurs articulaires. Les tuméfactions ne sont au début pas évidentes.
Mais, si la maladie date de quelques mois ou années, il serait étonnant quun
examen attentif ne décèle pas une synovite palpable, un épanchement
articulaire, un nodule ou un début de déformation.
On cherche alors la solution dans les examens de
laboratoire, mais ils vont nous donner des résultats discordants !
- La VS (69 / 111) est très
nettement augmentée, ce qui démontre un processus inflammatoire. Mais, dix
jours plus tard, elle est à 28 / 60. Ne pourrait-il pas sagir alors d’une maladie inflammatoire intercurrente ?
- La C-Réactive-Protéine (CRP),
habituellement augmentée dans linflammation, nest ici pas significative (normale
en-dessous de 6).
- Les tests « dits
spécifiques » de la PR nous laissent aussi dans lembarras. Le plus
spécifique, la recherche des anti-CCP, est négatif.
Il nous manque, dans ce message une description plus
précises des altérations morphologiques,
caractéristiques de cette maladie, quon peut observer au niveau des
articulations périphériques. Il nous manque surtout le résultat de limagerie (radiographies, complétées
éventuellement par une autre méthode .dimagerie) de ces mêmes articulations
périphériques (mains et pieds). Cest souvent là quon trouve la
certitude !
En conclusion, nous
comprenons tout à fait que lincertitude actuelle vous pousse à différer la
mise en route du traitement proposé. Vous pourriez certainement trouver un avis
très compétent dans un service spécialisé de rhumatologie comme, par exemple, à
Besançon ou Lyon. La suite nous intéresse. |