Après avoir lu votre second message,
nous comprenons votre impatience.
Permettez-nous cette mise au point.
Lors de votre premier message, daté du 2 juin, vous précisiez que ces douleurs atroces et symétriques des mains
et des pieds, accompagnées denflures
et de rougeurs, dataient déjà de
trois mois. Actuellement, les six mois
sont donc dépassés. Dautre part
vous commencez votre message en parlant de polyarthralgies,
ce qui signifie seulement « douleurs de plusieurs (ou de nombreuses)
articulations ». Or, la description denflures et de douleurs, liée à une
augmentation très nette de la vitesse de sédimentation et de la CRP, nous
oblige à admettre le diagnostic de polyarthrite,
qui signifie « inflammation de plusieurs articulations ».
La localisation symétrique aux
articulations des quatre extrémités, lâge et le sexe, la grande fatigue aussi,
sont évocateurs de la forme la plus fréquente, connue sous le nom de polyarthrite rhumatoïde. Pour les
rhumatologues, en particulier pour les sociétés de spécialistes, le diagnostic
se fonde sur une liste de critères
cliniques, radiologiques et biologiques. Il nen reste pas moins que ce
diagnostic est difficile, comme vous pourrez le voir en consultant les réponses
les plus récentes sur ce sujet (Réponses 405, 560, 615, 617, 649, 709 et 718).
Dans votre cas particulier, le
malentendu vient du fait que, comme votre médecin, vous attendez que les résultats de laboratoire vous apportent la certitude
du diagnostic. On vous a fait « énormément dexamens sanguins »,
« toute une batterie dexamens sanguins ». Vous « nen
pouvez plus dattendre les résultats »
Pourtant ces examens vous ont
apporté la confirmation de lorigine inflammatoire de votre mal. Il est bien
connu que la polyarthrite rhumatoïde peut évoluer longtemps avec un facteur
rhumatoïde négatif (on parle alors de
polyarthrite séro-négative). On sait aussi que les anti-CCP, qui ont une grande valeur
diagnostique quand ils sont présents, ne sont pas indispensables : leur absence nest absolument pas un
argument dexclusion de ce diagnostic.
Nous vous parlions dautre part de
lutilité de lIRM et de lultrasonographie des extrémités, pour
les cas où la radiologie classique est insuffisante. Nous ne savons pas si lun
ou lautre de ces examens a été réalisé.
Enfin, quen est-il de votre traitement ? Vous nous avez parlé des
anti-inflammatoires, inefficaces (ce qui est souvent le cas dans ces situations)
et de la cortisone (qui na quun effet suspensif et qui ne peut pas être
considérée comme un traitement de fond de la maladie).
Dans notre pays, nous navons pas
lhabitude dutiliser le terme de polyarthrite
non-étiquetée (terme qui mest pas très heureux, mais qui voudrait dire
« polyarthrite qui na pas encore démontré de facteur rhumatoïde). Sur la
base des critères internationaux, nous parlons plutôt de polyarthrite possible, ou probable,
ou certaine. Lorsque le facteur
rhumatoïde est absent, nous parlons de polyarthrite
séronégative.
Sur
la base de lensemble des renseignements que vous nous avez donnés, et malgré la distance qui nous sépare, nous pensons
quaprès six mois dévolution continue il est temps denvisager un traitement de base de la polyarthrite,
si cela na pas déjà été fait. Donnez-nous des nouvelles ! |