Lhistoire médicale que vous nous apportez est très évocatrice de la polyarthrite rhumatoïde. Elle sétale maintenant sur
une douzaine dannées (mais nous ne connaissons pas votre âge). Nous relevons
des éléments caractéristiques : début chez une femme jeune, localisation
périphérique au niveau des mains, douleurs prédominant au réveil,
intensification des douleurs dans les suites de laccouchement, épanchement
synovial du genou droit cinq ans plus tard.
Rétrospectivement, il est difficile de rattacher cet
épanchement aux manifestations précédentes, dautant plus que le liquide
synovial (qui aurait pu nous donner la solution) na pas été examiné.
Apparemment, on a recherché par arthroscopie une origine méniscale, mais si
cétait simplement un problème mécanique, les suites nauraient pas été aussi
difficiles.
Lorsque vous consultez un rhumatologue, un an plus tard,
celui-ci pose demblée le diagnostic
de polyarthrite et débute un
traitement de fond par la Salazopyrine. Pour poser ce diagnostic, il sest basé
certainement sur des constatations
cliniques et sur les données du
laboratoire (que vous ne nous avez pas transmises).
Dans la première phase de cette affection, cette période
où le diagnostic précoce est si difficile (Voir réponses 405, 560,
615, 617, 649, 709, 718), nous
sommes surpris que le radiologue ait pu exclure une origine organique sur la
base de radiographies des mains négatives. On sait actuellement que la
polyarthrite peut évoluer longtemps sans que des érosions radiologiques soient
visibles et quil y a des formes qui resteront « non érosives ». Il faut dans ces cas recourir à dautres
techniques dimagerie (IRM et échographie) pour démontrer les lésions
anatomiques de la maladie.
Si le rhumatologue (et non pas le radiologue) a décidé
darrêter maintenant le traitement, nous supposons que cest parce quil a
constaté une amélioration clinique
et, dans les examens de laboratoire, une amélioration
des paramètres de linflammation. Les radiographies standard ne montrent
donc pas dérosion après une dizaine dannées dévolution : cest un
élément positif (forme non érosive). Mais cela nexclut pas quil puisse y
avoir des zones ddème osseux ou de lésions des parties molles (visibles avec
les nouvelles techniques dimagerie).
Venons-en à ce terme de « polyarthrite indifférenciée » qui suscite votre
inquiétude. On utilise actuellement cette dénomination pour ces formes non
érosives, peut-être séronégatives, qui ont une évolution moins sévère que la
polyarthrite érosive elle-même.
Vous ne devez pas craindre
la pause thérapeutique décidée pas votre médecin, pour autant que vous vous
soumettiez à un contrôle clinique de vos articulations périphériques et à un
contrôle biologique des paramètres de linflammation (vitesse de sédimentation
et C-Réactive Protéine). Nous restons à votre disposition. |